CITE DU VATICAN, Lundi 10 juin 2002 (ZENIT.org) - "Que la solidarité devienne le critère qui inspire toute forme de coopération": Jean-Paul II rappelle que des millions de femmes et d´hommes attendent dans le monde entier des résultats du sommet de la Fondation de l´ONU pour l´Alimentation et l´Agriculture (FAO). Il déplore "l´inertie", l´égoïsme", le manque de "solidarité", et le "pragmatisme privé de fondement éthique et moral" qui empêche de lutter efficacement contre la faim.

Quelques 800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde et quelque 25 000 en meurent chaque jour: un scandale pour ce XXIe siècle.

Le précédent Sommet mondial sur l’alimentation avait eu lieu à Rome en 1996. Le cardinal secrétaire d´Etat Angelo Sodano représentait le pape aujourd´hui à l´ouverture du nouveau sommet où il a lu le message de Jean-Paul II.

Aux responsables des Nations, qu´il a rencontrés au cours de ses voyages ou des visites au Vatican, le pape disait son espérance et sa confiance: "Le Saint-Siège attend beaucoup de leur action en faveur du progrès matériel et spirituel de l’humanité. Pour l’actuel Sommet mondial sur l’alimentation, je formule le vœu qu’il puisse avoir les résultats escomptés : c’est ce qu’attendent des millions d’hommes et de femmes du monde entier".


"Le précédent sommet de 1996, rappelle le pape, avait déjà attesté que la faim et la malnutrition ne sont pas des phénomènes seulement naturels ou structurels concernant des aires géographiques déterminées, mais qu’elles sont plutôt comme la résultante d’une plus complexe condition de sous-développement, causée par l’inertie ou l’égoïsme des hommes".

"Si les objectifs du Sommet de 1996 n’ont pas été atteints, déplore le pape, on peut l’attribuer aussi au manque d’une culture de la solidarité et à des relations internationales parfois empreintes d’un pragmatisme privé de fondement éthique et moral. Certaines statistiques sont par ailleurs préoccupantes: selon ce qu’elles indiquent, les aides aux pays pauvres apparaissent ces dernières années en diminution, et non en augmentation".

Dans les relations internationales, il est urgent, insiste le pape "que la solidarité devienne le critère qui inspire toute forme de coopération, tous devant être conscients de la destination universelle des biens que Dieu Créateur nous a confiés".

Jean-Paul II invite les Nations à "reconsidérer continuellement le rapport entre le droit d’être libéré de la pauvreté et le devoir de toute la famille humaine de venir concrètement au secours de ceux qui sont dans le besoin".

"La pauvreté et la faim, souligne Jean-Paul II, risquent de compromettre à la racine l’ordre et la convivialité entre les peuples et entre les nations" et constituer "une menace concrète pour la paix et la sécurité internationales".

"C’est dans cette perspective que se situe l’actuel Sommet mondial sur l’alimentation, en confirmant le concept de sécurité alimentaire et en prévoyant un effort de solidarité capable de réduire de moitié, avant 2015, le nombre de personnes mal nourries et privées du nécessaire pour vivre. C’est un immense défi, dans lequel l’Église est aussi engagée au premier rang".

"En raison de sa vocation profonde, rappelle le pape, elle est proche des pauvres de la terre et elle souhaite l’engagement efficace de tous pour que soit résolu rapidement ce problème, qui est l’un des plus graves de l’humanité".