CITE DU VATICAN, Vendredi 12 octobre 2001 (ZENIT.org) – « Aujourd´hui comment raviver l’espérance des jeunes afin qu´ils s´engagent dans la vie et dans l´action de l´Eglise? », demandait au synode Mgr Jean-Claude Makaya Loembe, évêque de Pointe-Noire, au Congo. Une tâche urgente qui lui faisait dire: « Si nous brillons par notre absence, d´autres guides prendront notre place ». Il attirait aussi l´attention du synode sur les « jeunes évêques » qui peuvent traverser "des longs moments de désespérance au début de leur épiscopat ».
Il ajoutait: « Tenant compte de l’expérience de notre Saint Père pendant les JMJ, je propose que nous allions avec nos frères prêtres et les responsables laïcs à la rencontre des jeunes pour les écouter, marcher avec eux et leur proposer l´amour de Dieu qui s´est fait chair ».
Il voyait dans l´oraison le moyen d´atteindre le cœur, durablement. « Notre mission vis a vis des jeunes, continuait l´évêque congolais, est d’établir l´amour de Dieu dans leur coeur. Pourquoi le coeur ? C´est la que la volonté humaine peut s´identifier par amour a la volonté de Dieu. La dynamique de l´amour vient de l’intérieur. Installer l´amour de Dieu dans le coeur des jeunes c´est les aider a croître et a durer dans une dynamique de témoignage et d´oraison (Je regarde l’oraison comme une manière de faire fondre dans la vie humaine l´amour de Dieu) ».
Il soulignait l´urgence d´une telle tâche: « Cette mission n´est pas un devoir a faire demain mais un enjeu pour aujourd´hui: L’instant présent étant le seul à notre disposition et il constitue notre seule richesse. Seul l´amour de Dieu peut permettre aux jeunes de mieux saisir les enjeux des situations dramatiques qu´ils vivent aujourd´hui sans désespérer ».
L´évêque insistait sur cette tâche de l´évêque: « Les jeunes ont besoin de guides spirituels dans leur vie, pas de simples accompagnateurs mais de véritables guides a leur disposition. Même pour nager, aller à la montagne et circuler dans une ville on a besoin d´un guide a plus forte raison pour retrouver les valeurs chrétiennes de la vie les jeunes ont besoin de guides. Si nous brillons par notre absence d´autres guides prendront notre place ».
Le souci de Mgr Makaya Loembe allait aussi aux « jeunes évêques » (Mgr Makaya Loembe lui-même est parmi les « jeunes évêques »: il a 47 ans), et il faisait ce tableau de la situation: « Ils ont besoin, disait-il, de l´attention ou du témoignage d´amour de leurs aînés dans l’épiscopat. Souvent ils traversent des longs moments de désespérance au début de leur épiscopat. Les raisons sont nombreuses. Entre autres je peux citer le manque d´accueil dans le diocèse (ils sont regardés comme des étrangers ou des parachutistes) on attendait d´autres qui s’étaient déjà préparés, le manque d´ouvriers apostoliques, la situation socio-politique du pays, les lourdes dettes incompressibles qu´ils trouvent au moment de la passation de service (pension des séminaristes, sécurité sociale des prêtres, différentes cotisations statutaires etc.). Les organismes d´aide ne payent pas les dettes. Devenus évêques, ils sont tenus par le droit de procurer a leurs prêtres une honnête subsistance pour leur permettre de vivre. Or, dans le diocèse il n´y a pas d’unités de production et les paroisses ne reversent rien a l’évêché parce qu´elles sont pauvres. Commence le temps de mendicité, de manque de sommeil, de tension et d´autres maux, il est nécessaire que les dicastères Romains et les Nonces Apostoliques se renseignent sur les situations concrètes des diocèses, elles sont une bonne source d’inspiration ».
Il terminait en évoquant le combat spirituel du pasteur: « « Simon tu dors, tu n´as pas eu la force de veiller une heure? veillez et priez pour ne pas entrer en tentation: L´esprit est ardent, mais la chair est faible. . . Désormais vous pouvez dormir et vous reposer » . La suite vous la connaissez: Le Christ a pris sur lui la croix et la mort qui étaient réservées à 1´homme pour lui donner sa vie. Et les évêques sont à sa suite. En tête Simon Pierre ce roc contre lequel se heurte les forces de l’enfer à qui il a d´abord demandé s’il l’aimait avant de lui confier la mission de paître ses brebis ».