Card. Ratzinger: L´Eglise parle trop d´elle-même et peu de Dieu

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Intervention au Synode du préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

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CITE DU VATICAN, jeudi 11 octobre 2001 (ZENIT.org) – La crise de la culture actuelle et, en partie, de l´Eglise elle-même, est dans la « marginalisation de Dieu », a dénoncé le Cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, lors de son intervention au Synode.

L´intervention du cardinal allemand a été particulièrement applaudie et peut-être la plus citée dans cette assemblée synodale qui réunit près de 300 participants, jusqu´au 27 octobre, au Vatican.

« L´Eglise s´occupe souvent trop d´elle-même et ne parle pas avec la force et la joie nécessaires de Dieu, de Jésus-Christ », a-t-il affirmé. « Le monde a soif non pas de connaître nos problèmes internes, mais du message qui est à l´origine de l´Eglise, du feu que Jésus-Christ a apporté sur la terre ».

La crise d´aujourd´hui
« La crise de notre culture est basée sur l´absence de Dieu et il faut avouer que la crise de l´Eglise est aussi largement la conséquence d´une marginalisation étendue du thème de Dieu », a-t-il ajouté.

« Nous ne pourrons être des messagers crédibles du Dieu vivant que si ce feu s´allume en nous », a ajouté le card. Ratzinger.

« L´Evangile que nous annonçons montre la présence du Christ aujourd´hui et touche les coeurs de nos contemporains, uniquement si le Christ vit en nous », a-t-il souligné.

Le courage de la vérité
« Dans notre culture agnostique et athée », être évêque signifie « avoir le courage de la vérité et être disposé à souffrir pour la vérité ».

« L´évêque, a-t-il précisé, doit encourager tout ce qui est bon et positif; il doit aider les personnes et les milieux qui cherchent Dieu; il doit accompagner et aider les prêtres et les laïcs engagés dans l´annonce de la parole de Dieu; il doit soutenir et guider avec un grand amour ceux qui sont faibles dans la foi, mais il ne doit pas avoir peur de démasquer les falsifications de l´Evangile et de notre espérance ».

« Le problème central de notre époque est, il me semble, d´avoir vider la figure de Jésus-Christ. On commence par nier la conception virginale de Jésus dans le sein de la Vierge Marie, on nie ensuite la résurrection corporelle de Jésus en abandonnant son corps à la corruption (contre les Actes des Apôtres, 2, 27 ss) et la résurrection se transforme en un événement purement spirituel, ne laissant plus d´espérance pour le corps, pour la matière ».

On fait la même chose avec l´institution de l´Eucharistie, a-t-il reconnu, « qui est vue comme quelque chose d´impossible pour le Jésus historique. Elle est réduite à un dîner d´adieu et une expression indéfinie d´espérance eschatologique ».

« Un Jésus ainsi appauvri ne peut être l´unique Sauveur et médiateur, le Dieu-avec-nous, et Jésus finit par être remplacé par l´idée des ´valeurs du royaume´, qui en réalité ne possède pas de contenu précis et devient une espérance sans Dieu, une espérance vide ».

Devant ces interprétations répandues du message chrétien, le cardinal bavarois, âgé de 74 ans, propose de « revenir clairement au Jésus des Evangiles, car il est l´unique et authentique Jésus historique ».

Il n´y a pas de paix sans vérité
Reprenant les propos du cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne, devant l´assemblée synodale, le cardinal Ratzinger a ajouté que « l´évêque doit aussi avoir le courage de décider et de juger avec autorité, dans cette lutte pour l´Evangile ».

« Si les évêques assument leur mission de juges en matière de foi et de doctrine, la décentralisation tant attendue se réalise automatiquement, a-t-il expliqué. Il est évident que la Conférence Episcopale doit l´aider à travers une bonne Commission doctrinale et l´unanimité dans la lutte pour la foi. Mais pour prendre des décisions, l´évêque n´a pas besoin de connaître toutes les subtilités de la théologie moderne ».

Et d´ailleurs, a-t-il expliqué, « l´évêque n´intervient pas dans des questions réservées aux experts. Il intervient dans la reconnaissance de la foi baptismale, fondement de toute théologie ».

« Et si parfois il peut être juste de tolérer un moindre mal pour la paix dans l´Eglise, a-t-il conclu, n´oublions pas qu´une paix payée avec la perte de la vérité serait une fausse paix, une paix vide ».

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ZENIT Staff

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