CITE DU VATICAN, Mardi 9 octobre 2001 (ZENIT.org) - L´archevêque de Malines-Bruxelles souligne l´urgence d´améliorer en particulier la communication entre Rome et les "conférences épiscopales qui vivent sur des terres volcaniques où les éruptions médiatiques sont fréquentes".

Lundi 8 octobre, l´intervention du cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles, président de la conférence des évêques de Belgique a abordé, entre autres, le thème, très attendu au synode, de la collégialité, un collège épiscopal "cum Petro et sub Petro". Mais l´intervention du cardinal part de la préoccupation du "bonheur" de l´évêque, qui se nourrit de "prière", et demande une meilleure communication ad intra et ad extra.

Pour le cardinal Danneels, si "l’évêque a la charge d´annoncer la vérité", i1 a par conséquent aussi "ce1le de la faire passer et de la communiquer".

C´est pourquoi il suggère, pour améliorer la communication entre Rome et les évêques, que, "déjà en aval dans l’écriture même des textes du Magistère, l´on pratique en plus de l´ars definiendi, aussi l´ars persuadendi et communicandi".

Concrètement, il suggère: "En ce sens et tenant compte des distorsions presque inévitables pratiquées volontairement ou non par les grands media, les dicastères romains pourraient communiquer leurs textes plus tôt, surtout aux conférences épiscopales qui vivent sur des terres volcaniques où les éruptions médiatiques sont fréquentes et où les allergies anti-autoritaires prennent de temps en temps une allure épidémique".

"L´instrument le plus important de la collégialité est le Synode des évêques", déclarait encore le cardinal Danneels qui souhaite un usage plus fréquent des "synodes spéciaux". Quant à la relation de Rome avec les conférences épiscopales, il prône une mise en pratique concrète du principe de la "subsidiarité".

"L’évêque se trouve au centre d´un réseau de relations dans lequel il doit pouvoir se situer, expliquait le cardinal Danneels. Son bonheur en dépend. I1 doit d´abord se situer dans sa relation avec Dieu. I1 a à livrer jour et nuit un combat avec le temps et les exigences de son agenda pour sauver dans sa vie cette fenêtre essentielle ouverte vers Dieu dans sa prière".

Puis il abordait la relation au Successeur de Pierre. "Il est aussi relié à l´Eglise universelle et à la personne de Pierre, disait l´archevêque. A une époque où tant de certitudes morales et religieuses sont ébranlées, nous avons besoin tant d´un pape fort que d´un collège épiscopal fort. Nous n´avons rien à gagner à promouvoir l´un au détriment de l´autre. L’évêque est membre du collège épiscopal, un collège cum Petro et sub Petro. Cela entraîne la grâce et le devoir de la collégialité. L´instrument le plus important de cette collégialité est le Synode des évêques".

Le cardinal souhaitait l´amélioration du fonctionnement du synode. "Son fonctionnement est certes à améliorer: tout est perfectible. L´iter concret de cette réforme est sans doute à confier au Conseil du secrétariat élu en fin de synode ou à un groupe ad hoc. Mais toute réforme éventuelle doit laisser à tous les évêques la possibilité de parler librement et à l´abri de pressions extérieures, de développer tous les sujets qui leur tiennent à coeur pour le bien de 1´Eglise".

C´est là qu´interviennent les "synodes spéciaux". "Même si les synodes ordinaires restent de précieux instruments de la co1légialite affective, la collégialite effective serait sans doute mieux servie par la convocation plus fréquente, avec un nombre de participants plus restreint, de synodes plus ciblés et consacrés à un ou plusieurs thèmes particuliers, expliquait le cardinal. Ce type des synodes spéciaux est d´ailleurs prévu".

"En ce qui concerne la relation entre Rome et les conférences épiscopales, il convient sans nul doute d´y pratiquer la subsidiarité, insiste l´archevêque. Mais il serait important de faire une sérieuse étude de la nature de cette subsidiarité et de ses applications concrètes, pour sortir de l´abstrait qui ne peut que nourrir des sentiments de frustration et de critique à la périphérie".

Il concluait sur les "paradoxes" du ministère de l´évêque en disant: "Enfin l’évêque vit en compagnie de beaucoup de paradoxes. I1 doit être tout à la fois: prédicateur, sanctificateur, pasteur. Et encore beaucoup plus, ne fut-ce que p. ex. aussi ferme que miséricordieux. Seul le Christ est capable de porter tous ces titres et de les mettre en pratique. Ce n´est que parce que l’évêque a la grâce de parler et d´agir in persona Christi, qu´il peut pratiquer dans l’espérance ce ´grand écart´ qui lui est imposé par la nécessite d´affronter cette coincidentia oppositorum qui caractérise tout son ministère".