Un Juste parmi les Nations béatifié

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Giuseppe Girotti, dominicain italien déporté à Dachau

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Le P. Giuseppe Girotti, sera proclamé bienheureux samedi prochain, 26 avril, à Alba, dans le Piémont, a annoncé le pape François lors de l’audience générale de ce mercredi 23 avril, soulignant qu’il avait été « tué en haine de la foi au camp nazi de Dachau » : « Son témoignage chrétien héroïque et son martyre peuvent susciter chez beaucoup le désir d’adhérer toujours davantage à Jésus et à l’Evangile ».

Le cardinal italien Giovanni Coppa, originaire d’Alba, représentera le pape François à cette béatification, indiquent les dominicains italiens.

Le P. Girotti a été déclaré « Juste parmi les Nations » par l’Etat d’Israël, le 14 février 1995 et un arbre a été planté en son honneur dans l’Allée des Justes du mémorial de Yad VaShem, à Jérusalem.

Il est l’un des 1500 prêtres catholiques morts au camp de concentration de Dachau. Il était né en 1905 dans une famille pauvre. Il a été ordonné prêtre dans l’ordre des Dominicains en 1930.

Il a ensuite poursuivi ses études bibliques à Jérusalem, de 1932 à 1934, à l’école du P. Marie-Joseph Lagrange, op. Puis il a enseigné l’Ecriture Sainte au Studium dominicain de Santa Maria delle Rose de Turin. Chargé de poursuivre, en 1937, les travaux d’un confrère, le P. Marco Sales, il a publié, en 1938, un commentaire des Livres sapientiaux.

Mais en 1939, il fut suspendu par le régime pour son attitude « antifasciste », et il fut transféré au couvent San Domenico.

Avec l’Occupation nazie de l’Italie, après le 8 septembre 1943, la République sociale imposa, par une ordonnance du 30 novembre, l’arrestation et l’internement des juifs de la péninsule. Pie XII fit passer la consigne au clergé et aux religieux d’aider et de sauver les juifs.

Le P. Girotti s’y employa mais il fut dénoncé et il tomba dans un piège de la police fasco-nazie : un appel téléphonique l’appela auprès d’un fils du prof. Diena, juif, dans la maison de son père, sur les collines de Turin. Parti de son couvent le 29 août 1944, il fut arrêté puis déporté à Dachau le 9 octobre 1944.

Il continua de puiser sa force morale et spirituelle dans la Bible que lui procura un pasteur luthérien : il préparait un commentaire du prophète Jérémie.

A partir de décembre 1944, P. Girotti commença à maigrir, il fut frappé de douleurs rhumatismales et ses jambes enflèrent. On lui diagnostiqua un carcinome. Il a probablement été assassiné par une injection.

Ses dernières paroles furent un écho à l’Apocalypse : « Marana tha. Viens, Seigneur Jésus! » C’était le 1er avril 1945, le jour de Pâques. Un anonyme a écrit au-dessus de son lit : « saint Giuseppe Girotti ».

Le registre de Dachau indique clairement la raison de son arrestation: « A aidé les juifs ». Il a été inhumé dans une fosse commune à Leitenberg.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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