Audience générale du 6/12/2017 © L'Osservatore Romano

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Rohingyas: celui qui ne souffre pas avec le souffrant doit s'interroger sur son humanité

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Salutations du pape aux visiteurs de Jordanie, de Terre Sainte et du Moyen-Orient

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« Celui qui ne souffre pas avec le frère souffrant… doit s’interroger sur la sincérité de sa foi et de son humanité. » C’est ce qu’a affirmé le pape François en évoquant la situation de la minorité rohingya, persécutée en Birmanie, le 6 décembre 2017.
Saluant les visiteurs de langue arabe au cours de l’audience générale qu’il présidait en la Salle Paul VI du Vatican, spécialement les pèlerins de Jordanie, de Terre Sainte et du Moyen-Orient, le pape a évoqué ces musulmans sunnites de langue bengalie qui vivent au nord-ouest de l’Etat d’Arakan (Rakhine), quatre jours après son 21e voyage apostolique en Birmanie et au Bangladesh.
« Celui qui ne souffre pas avec le frère souffrant, a-t-il affirmé, même s’il est différent de lui par la race, par la religion, par la langue ou par la culture, doit s’interroger sur la sincérité de sa foi et de son humanité. »
« J’ai été particulièrement touché, a confié le pape, par la rencontre avec les réfugiés Rohingya et je leur ai demandé de nous pardonner pour nos manques et pour notre silence, en demandant à la communauté internationale de les aider et de secourir tous les groupes opprimés et persécutés dans le monde. »
« Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège du malin ! » a souhaité le pape en conclusion.
La question des Rohingyas avait été parmi les grands thèmes de ce voyage du pape (27 novembre – 2 décembre). S’il avait tu, en Birmanie, leur nom très controversé, il avait lancé depuis le Bangladesh, un appel clair, au terme d’une prière interreligieuse et œcuménique pour la paix, à Dacca. Sur le podium où il participait à la prière avec des représentants de diverses confessions, le pape François a rencontré 16 Rohingyas – douze hommes, quatre femmes dont deux fillettes –, écoutant leurs histoires à l’aide d’un interprète.
« Nous sommes proches de vous », leur a-t-il assuré : « Nous pouvons faire peu parce que votre tragédie est très grande. Mais nous faisons de la place dans notre cœur. Au nom de tous, de ceux qui vous persécutent, de ceux ont fait du mal, surtout pour l’indifférence du monde, je vous demande pardon. Pardon. Beaucoup parmi vous m’ont parlé du grand cœur du Bangladesh qui vous a accueilli. A présent j’en appelle à votre grand cœur pour qu’il soit capable de donner le pardon que nous demandons. »
« Chers frères et sœurs, montrons au monde ce que fait l’égoïsme du monde avec l’image de Dieu, a continué le pape. Continuons à leur faire du bien, à les aider, continuons à agir, pour que soient reconnus leurs droits. Ne fermons pas nos cœurs, ne regardons pas ailleurs. La présence de Dieu, aujourd’hui, s’appelle aussi Rohingya. Que chacun de nous donne sa réponse. »
 

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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