Messe in Cena Domini 2018 à Regina Coeli © Vatican Media

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Prisons: le pape François réclame des peines «ouvertes à l’espérance» et fustige la peine de mort (traduction complète)

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Visite du pape François à la prison romaine de Regina Caeli

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Le pape François réclame des peines de prison « ouvertes à l’espérance » et fustige la peine de mort.
Le pape François a en effet répondu au discours d’un détenu et de la directrice de l’institution pénitentiaire, au terme de la messe « in Cena Domini » de ce Jeudi Saint, 29 mars 2018, en la maison d’arrêt de Rome «Regina Caeli».
Dans son homélie, le pape à invité à servir comme le Christ qui lave les pieds de ses disciples: un geste que le pape a fait pour 12 détenus, 9 chrétiens, 2 musulmans et un bouddhiste. Au moment du geste de paix, le pape a invité à demander à Dieu la paix au lieu de pensées de vengeance.
Voici notre traduction, rapide, de travail, depuis l’italien, des paroles improvisées par le pape François qui a déjà souvent exprimé son opposition à la peine de mort, et à toute peine qui n’ait pas cette ouverture à l’espérance et à la « réinsertion ».
AB
Paroles du pape François en réponse à la salutation de la directrice de la prison et d’un détenu, à la fin de la visite à la maison d’arrêt romaine de « Regina Coeli » :
Tu as parlé d’un nouveau regard, de renouveler le regard … Cela fait du bien, parce qu’à mon âge, par exemple, survient la cataracte, et l’on ne voit pas bien la réalité: l’année prochaine nous devrons être opérés. Mais c’est ce qui se passe avec l’âme: le travail de la vie, la fatigue, les erreurs, les désillusions obscurcissent le regard, le regard de l’âme. Et c’est pour cela que ce que tu as dit est vrai: profiter des occasions pour renouveler le regard. Et comme je l’ai dit, place Saint-Pierre, [audience générale d’hier] dans de nombreux villages, mais aussi dans mon pays, quand on entend les cloches de la résurrection du Seigneur, les mamans, les grands-mères emmènent les enfants se laver les yeux pour qu’ils aient le regard de l’espérance du Christ ressuscité. Ne vous lassez jamais de renouveler votre regard. De faire l’opération de la cataracte de l’âme, tous les jours. Mais toujours renouveler le regard. C’est un bel effort.
Vous connaissez tous la bouteille de vin [remplie] à moitié: si je regarde la moitié vide, la vie n’est pas belle, elle n’est pas belle, mais si je regarde la moitié pleine, j’ai encore à boire. Le regard qui ouvre à l’espérance, un mot que tu as dit et que vous aussi [la directrice] vous avez dit; et vous l’avez répété plusieurs fois. On ne peut pas concevoir une maison d’arrêt comme celle-ci sans espérance. Les hôtes sont ici pour apprendre ou faire croître le « semer l’espérance »: il n’y a pas de peine juste – juste! – sans qu’elle soit ouverte à l’espérance. Une peine qui n’est pas ouverte à l’espérance n’est pas chrétienne, n’est pas humaine!
Il y a des difficultés de la vie, des choses mauvaises, de la tristesse – on pense aux siens, on pense à maman, à papa, à sa femme, à son mari, à ses enfants … elle n’est pas belle, cette tristesse. Mais il ne faut pas se laisser abattre: non, non. Je suis ici, mais pour me réinsérer, être renouvelé ou renouvelée. Voilà l’espérance. Semer l’espérance. Toujours, toujours. Votre travail c’est cela: aider à semer l’espérance de la réinsertion, et cela nous fera du bien à tous. Toujours. Toute peine doit être ouverte à l’horizon de l’espérance. C’est pourquoi la peine de mort n’est ni humaine ni chrétienne. Toute peine doit être ouverte à l’espérance, à la réinsertion, et aussi pour donner l’expérience vécue pour le bien des autres.
Eau de résurrection, nouveau regard, espérance: c’est ce que je vous souhaite. Je sais que vous, les hôtes, vous avez tant travaillé pour préparer cette visite, même pour repeindre les murs: je vous remercie. C’est pour moi un signe de bienveillance et de bienvenue, et je vous en remercie tellement.
Je suis proche de vous, je prie pour vous et vous, priez pour moi, et n’oubliez pas: l’eau qui rend le regard neuf, et l’espérance.
Traduction de ZENIT, Anita Bourdin
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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