Hanna Chrzanowska en 1945 © Archives de la postulation, Nieznany, DP

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Pologne: Hanna Chrzanowska, infirmière et apôtre des malades

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La béatitude des miséricordieux

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Le pape François a évoqué, après le Regina Caeli, de ce dimanche 29 avril 2018, place Saint-Pierre, en présence de quelque 30 000 visiteurs, la béatification de Hanna Chrzanowska: « une fidèle laïque » qui « a été proclamée bienheureuse hier, à Cracovie »
« Elle a consacré sa vie à guérir les malades en qui elle voyait le visage de Jésus souffrant. Rendons grâce à Dieu pour le témoignage de cet apôtre des malades et essayons d’imiter son exemple », a dit le pape.
Un miracle obtenu par son intercession a été reconnu par le pape François le 7 juillet 2017,  ce qui ouvrait la voie à sa béatification.
Les funérailles d’Hanna Chrzanowska ont été célébrées à Cracovie par le cardinal Karol Wojtyła, futur pape Jean-Paul II, qui a dit notamment : « Nous remercions Dieu pour cette vie qui avait un tel sens, qui nous a laissé un témoignage si clair, si clair … Que ta récompense soit le Seigneur Lui-même, que ton service rayonne parmi nous et nous apprenne à tous, sans cesse, comment servir le Christ et le prochain. » Il a salué en elle la béatitude vécue des « miséricordieux ».
Hanna Chrzanowska, fille du professeur Ignacy Chrzanowski, était née le 7 octobre 1902, à Varsovie. Ses grands-parents maternels étaient des protestants évangéliques, tandis que les grands-parents paternels étaient catholiques. La famille était connue pour sa charité et une grande implication religieuse.
Ecole universitaire
Hanna obtint son diplôme d’études secondaires chez les Sœurs ursulines de Cracovie. En 1922, elle entreprit des études à l’École des sciences infirmières nouvellement ouverte à Varsovie et elle utilisa sa bourse pour compléter ses études en France.
De 1926 à 1929, elle travailla comme instructrice à l’École universitaire des infirmières de Cracovie. De 1929 à 1939, elle publia le mensuel « L’Infirmière polonaise » et elle participa aux travaux de l’organisation de l’Union catholique polonaise des infirmières et infirmiers en 1937.
Après le déclenchement de la guerre en 1939, Hanna arriva à Cracovie. Son père fut déporté avec les autres professeurs dans un camp de concentration où il mourut. Son frère, Bogdan Chrzanowski, mobilisé en 1939, fut assassiné à Kozelsk.
Hanna se dévoua à des activités de bienfaisance au sein du Comité d’assistance civique, présidée par l’archevêque Adam Stefan Sapieha (qui ordonna prêtre Karol Wojtyla), puis elle travailla en soignant des réfugiés et des personnes déplacées. Elle organisa pour eux l’hébergement, les repas, s’occupa particulièrement des enfants et des juifs. Hanna essayait de placer les orphelins dans les familles.
Après la guerre
Pendant ce temps, sa vie spirituelle s’approfondissait. Elle était principalement centrée sur l’Eucharistie et l’aide du prochain dans l’esprit de l’Évangile.
Avec la fin de la guerre et l’ouverture de l’École universitaire des sciences infirmières à Cracovie, elle travailla comme directrice des soins infirmiers et sociaux en mettant l’accent sur les cours de préparation des étudiants pour soigner les malades chez eux.
Pendant une courte période, elle travailla comme directrice de l’école des soins infirmiers psychiatriques à Kobierzyn. Après la fermeture de cette école par les autorités communistes, Hanna, dont l’attitude religieuse était un obstacle pour eux, fut forcée de prendre sa retraite anticipée.
Encore pleine de force et connaissant bien la situation des patients qui restaient chez eux, Hanna organisa les soins pour les malades chroniques et dans les zones abandonnées de la paroisse de Cracovie, avec la pleine approbation des autorités de l’Église. Les infirmières, les amis, les étudiants et les religieuses l’aidaient dans son activité.
On la voyait souvent plongée dans la prière dans l’église des Carmes, située à proximité de son appartement. Avec beaucoup de tact, elle essayait d’aider les patients souffrant de maladies spirituelles : elle appelait des prêtres pour célébrer la messe dans la maison du patient qui le désirait.
Depuis 1966, Hanna souffrait d’un cancer, et elle s’est éteinte le 29 avril 1973: ce sera demain, dimanche 29 avril l’anniversaire de sa « naissance au Ciel ».
Le pape polonais pour ami
Les funérailles d’Hanna ont donc été célébrées par le cardinal Karol Wojtyła, futur saint pape Jean-Paul II. Il est revenu à Cracovie spécialement pour cela, alors qu’il participait à une réunion de la Conférence des évêques polonais. Un grand nombre de patients en fauteuil roulant ont voulu accompagner leur protectrice jusqu’au cimetière. Le cardinal Wojtyła l’a remerciée en disant: « Nous te remercions, Hanna, d’avoir été parmi nous, d’avoir été comme tu as été, avec ta grande simplicité, cette chaleur intérieure ».
Un premier décret, concernant les vertus héroïques d’Hanna, avait été promulgué par le pape François le 1er octobre 2015.
Avec Marina Droujinina
 
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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