Audience générale du 30 octobre 2019 © Vatican Media

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ONU : la dignité de tout enfant et son droit à la vie (traduction complète)

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Et le rôle primordial de la famille

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« Malgré la ratification quasi universelle » de la Convention relative aux droits de l’enfant, « de nombreux enfants ne sont pas respectés ni protégés dans le monde », a déclaré Mgr Fredrik Hansen, au nom du Saint-Siège, devant l’Assemblée générale des Nations Unies, à la réunion de haut niveau pour le trentième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux Droits de l’Enfant, le 21 novembre 2019.

Soulignant quelques « points cruciaux pour la bonne application de la Convention », le porte-parole du Saint-Siège a rappelé « la dignité inhérente à chaque enfant en tant que personne humaine », « source sous-jacente des droits de l’enfant, à commencer par le droit à la vie, qui doit être respecté et protégé par les parents en première instance, la société et l’État ».

Il a aussi affirmé que la dimension sociale des droits de l’enfant « trouve une expression innée et vitale dans la famille ». « L’application des droits de l’enfant ne peut être réalisée, a poursuivi Mgr Hansen, que si la famille et ses droits sont également respectés », ce qui inclut « la protection des droits primordiaux et inaliénables des parents concernant, entre autres, le droit à l’éducation, la liberté de religion et de conviction, la liberté d’association et le droit à la vie privée ».

Voici notre traduction du discours prononcé par Mgr Hansen.

HG

Discours du Saint-Siège prononcé par Mgr Hansen

Monsieur le Président,

Le Saint-Siège est heureux de participer à cette réunion de haut niveau pour commémorer le trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant. En ratifiant la Convention en 1990, (1) le Saint-Siège s’est félicité de l’objectif de protéger les droits et les intérêts des enfants et a affirmé son intention de « donner une nouvelle expression à sa préoccupation constante pour le bien-être des enfants et des familles ». (2)

Si l’importance de la Convention est incontestable et que son trentième anniversaire doit effectivement être célébré, le Saint-Siège se félicite également que cette célébration n’ait pas peur de constater que, malgré la ratification quasi universelle de la Convention, de nombreux enfants ne sont pas respectés ni protégés dans le monde. Qu’un enfant soit victime de violence, d’abus, d’exploitation et que ses droits soient violés, rejetés ou ignorés est inacceptable et constitue l’une des injustices les plus graves. Le Saint-Siège a donc choisi de contribuer à cet anniversaire en accueillant au Vatican un séminaire sur la promotion et la protection de la dignité de chaque enfant dans le monde numérique (3) et en organisant à Genève une table ronde sur le droit des enfants à l’éducation. (4)

Alors que nous redoublons d’efforts pour donner pleinement effet à la Convention, ma délégation souhaite saisir cette occasion pour souligner trois points cruciaux pour la bonne application de la Convention :

Premièrement, l’objectif fondamental et l’objet de la Convention sont de protéger la dignité inhérente à chaque enfant en tant que personne humaine. Cette dignité est la source sous-jacente des droits de l’enfant, à commencer par le droit à la vie, qui doit être respecté et protégé par les parents en première instance, la société et l’État. Ainsi, l’application fidèle de la Convention exige de favoriser et de protéger la dignité inhérente à chaque enfant, pour l’enfant et pour le bien commun de la société.  D’autre part, nous devons toujours garder à l’esprit que la Convention est un instrument juridiquement contraignant qui énonce, dans un langage soigneusement négocié, les obligations que les États parties ont volontairement contractées. Ainsi, les obligations des États parties sont exclusivement celles qui sont énoncées dans son texte, tel que modifié par les réserves de chaque État.

Deuxièmement, la Convention reconnaît que les droits de la personne ont une dimension fondamentalement sociale. Dans le cas des enfants, cela trouve une expression innée et vitale dans la famille, l’unité naturelle et fondamentale de la société humaine. Ainsi, l’application des droits de l’enfant ne peut être réalisée que si la famille et ses droits sont également respectés. Cela inclut, comme le reconnaît la Convention elle-même, la protection des droits primordiaux et inaliénables des parents concernant, entre autres, le droit à l’éducation, la liberté de religion et de conviction, la liberté d’association et le droit à la vie privée. En outre, l’argument selon lequel les enfants doivent être protégés en cas de mauvais traitements ou de négligence avérés au sein de la famille reconnaît que « l’État a un équilibre délicat à respecter entre, d’une part, la protection de l’enfant dans la famille et, d’autre part, la prévention d’ingérences injustifiées de l’État dans la famille » (5) Les droits des enfants doivent être considérés dans le contexte familial et jamais en opposition par rapport à la famille, sujet de droits et de devoirs.

Troisièmement, les États parties à la Convention doivent rester vigilants face aux nouvelles formes de violence, d’abus et d’exploitation des enfants, y compris celles provenant des domaines des technologies numériques de l’information et de la communication. En réfléchissant à ces développements, le pape François a récemment noté que « le défi qui se pose à nous est de veiller à ce que les mineurs aient un accès sûr à ces technologies tout en assurant leur développement sain et serein et en les protégeant contre la violence criminelle inacceptable ou les atteintes graves à leur intégrité physique et mentale ». (6) Il a souligné, à cet égard, le rôle important que les parents, éducateurs, établissements et centres de formation veulent et doivent jouer pour protéger les droits des enfants dans notre monde numérique.

Pour terminer, le Saint-Siège salue le travail accompli par tous ceux qui s’emploient à protéger la dignité des enfants et les assure de son soutien indéfectible.

Merci, Monsieur le Président.

 
NOTES

  1. Le Saint-Siège a ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés en 2000.
  2. Déclaration du Saint-Siège lors de la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant.
  3. Congrès sur « La promotion de la dignité de l’enfant dans le monde numérique – du concept à l’action, 14-15 novembre 2019, Casina Pio IV, Cité du Vatican.
  4. Le droit à l’éducation : vers un engagement renouvelé en faveur de l’éducation, 19 novembre 2019, Palais des Nations, Genève.
  5. Réponses du Saint-Siège à la Liste des points à traiter du Comité des droits de l’enfant, CRC/C/VAT/Q/2/Add.1, 9 janvier 2014.
  6. Pape François, Audience avec les participants au Congrès sur « La promotion de la dignité de l’enfant dans le monde numérique – du concept à l’action », 14 novembre 2019.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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