Mgr Paul Richard Gallagher, capture streaming de l'ONU

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ONU: favoriser une « promotion authentique » des femmes, par Mgr Gallagher

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Reconnaître la dignité inhérente à tous les êtres humains

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À l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Mgr Gallagher a expliqué comment « la reconnaissance de la dignité inhérente et des droits égaux et inaliénables de tous les membres de la famille humaine est le fondement de la liberté, justice et la paix dans le monde ». C’est sur ce fondement que reposent les quatre piliers de l’ONU. Les droits de l’homme sont fondés sur la dignité humaine et le soixante-dixième anniversaire de la DUDH est l’occasion de renouveler l’engagement de défendre ces droits.
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire d’État aux relations avec les États et chef de la délégation du Saint-Siège à la soixante-treizième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, est intervenu dans la salle de l’Assemblée générale des Nations Unies, lundi 1er octobre 2018. Le thème de la  session était : Rendre les Nations Unies pertinentes pour tous : leadership global et responsabilités partagées pour des sociétés pacifiques, équitables et durables.
Mgr Gallagher a évoqué, entre autres, le risque d’une interprétation idéologique des droits de l’homme. Il est « contradictoire », a-t-il dit, de chercher à promouvoir l’autonomisation des femmes tout en supprimant leurs potentialités naturelles uniques au nom de certains intérêts particuliers ou d’un agenda idéologique ».
Voici notre traduction de quelques extraits de ce long discours, prononcé en anglais.
HG
Déclaration de Mgr Paul Richard Gallagher
Alors que la communauté internationale célèbre le soixante-dixième anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme le 10 décembre 1948, il est utile de rappeler et de souligner à nouveau son affirmation selon laquelle « la reconnaissance de la dignité inhérente à la personne et des droits égaux et inaliénables de tous les membres de la famille humaine sont le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ».
En effet, la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les êtres humains est la base sur laquelle sont fondés les piliers des Nations Unies. C’est le principe ultime de la détermination des fondateurs à « préserver les générations futures du fléau de la guerre ». Il sous-tend tous les droits fondamentaux de l’homme. C’est le moteur de la recherche de la justice et du respect des obligations découlant des traités et d’autres sources appropriées du droit international, car de nombreux abus de la dignité humaine commencent par un manquement à l’application de lois qui respectent les droits de l’homme et les libertés fondamentales. Il incite les individus et les sociétés à réaliser le progrès social et à améliorer le niveau de vie dans une plus grande liberté grâce à ce que le Saint-Siège appelle le développement humain intégral.
(…)
Au début de l’année, dans son allocution devant le Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, le pape François a relevé certaines tendances qui, au nom même de la promotion des droits de l’homme, sapent la jouissance des droits consacrés dans la Déclaration universelle. Il a noté que « des notions discutables sur les droits de l’homme ont été avancées, qui sont en contradiction avec la culture de nombreux pays ». Il a averti que cette tendance comportait « le risque qu’au nom même des droits de l’homme, nous voyons la montée des formes modernes de colonisation idéologique par les plus forts et les plus riches, au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables. » Le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle donne l’occasion à la communauté internationale de reconnaître les dommages causés par les interprétations idéologiques ou par les revendications de droits nouveaux, en principe et dans la pratique, aux droits de l’homme et les libertés fondamentales consacrés dans la Déclaration universelle et traduits dans le droit et les conventions internationaux.
Le Saint-Siège est particulièrement préoccupé par l’interprétation de plus en plus restrictive du droit à la vie, tant au niveau national qu’au niveau des organes conventionnels et autres mécanismes relatifs aux droits de l’homme. Cette tendance est particulièrement évidente dans le contexte du discours sur les droits de l’homme qui refuse de reconnaître la valeur intrinsèque et la dignité de la vie humaine à toutes les étapes de son commencement, de son développement et de sa fin. Cette approche vise à créer une hiérarchie des droits de l’homme, en relativisant la dignité humaine, en accordant plus de valeur et même de droits aux plus forts et à à ceux qui sont en bonne santé, tout en rejetant les faibles. Cette idéologie, malheureusement présente dans diverses parties du système des droits de l’homme des Nations Unies, entraîne de graves inégalités et injustices, ignorant souvent les enfants et traitant la vie des personnes âgées et des personnes handicapées comme accessoire ou carrément comme un fardeau pour la société.
(…)
La promotion authentique des femmes implique plutôt le respect absolu de leur dignité inhérente, tout en reconnaissant leur rôle critique non seulement dans les différentes sphères de la société, mais aussi dans la famille, en tant que participantes égales au mariage en tant que conjoints. Il est donc contradictoire de chercher à promouvoir l’autonomisation des femmes tout en supprimant leurs potentialités naturelles uniques au nom de certains intérêts particuliers ou d’un agenda idéologique. C’est également incohérent lorsque la contribution irremplaçable des femmes à la société par la maternité est stigmatisée comme un obstacle à leur avancement et à leur autonomisation, au lieu d’être reconnue, soutenue et accompagnée de mesures visant à atténuer les difficultés qu’elles peuvent rencontrer. Le Saint-Siège souhaite profiter de cette occasion pour exprimer sa reconnaissance à toutes les femmes qui, parfois héroïquement, ont élevé et éduqué des générations de filles et de fils responsables. Le monde leur doit reconnaissance et estime, soutien et solidarité.
(…)
La Déclaration universelle considère la dignité humaine comme la dignité de la personne dans la société, puisque la personne est toujours en relation avec les autres. À l’article XVI (16.3), il est souligné que « la famille est le groupe naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État ». À l’article XXV (25.2), il est affirmé que « la maternité et l’enfance sont a droit à une aide et à une assistance spéciales » et à l’article XXVI (26.3), il souligne que « les parents ont, par priorité, le droit de choisir le type d’éducation à donner à leurs enfants ».
Ces principes ont une validité constante même au sein de sociétés en mutation et doivent être défendus pour le bien de chaque enfant, de chaque famille et de chaque société. Comme le rappelle le pape François : « La force de la famille réside dans sa capacité à aimer et à lui apprendre à aimer ». « La famille est une école d’humanité, une école qui nous enseigne à ouvrir notre cœur aux autres», à être attentifs à leurs vies ». En tant que tel, elle reste à la fois un modèle et une référence pour la promotion de l’harmonie au sein de la société et au sein de la « famille des nations ».
Traduction de ZENIT, Hélène Ginabat
 

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Hélène Ginabat

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