Le pape rencontre des pèlerins de Chine © L'Osservatore Romano

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Chine continentale : deux évêques participent au synode sur les jeunes

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Les invitations de Jean-Paul II et de Benoît XVI ont préparé la route

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Le Vatican confirme la participation de deux évêques de Chine continentale au synode: Mgr Joseph Guo Jincai, 60 ans, de Chengde (Hebei), qui a étudié à Lyon (France), au Prado – et donc parle français – , et Mgr Jean-Baptiste Yang Xiaoting de Yan’an (Shaanxi), 54 ans, qui a étudié à Rome et parle italien (doctorat en 1999 à l’Université pontificale urbanienne), par une note de ce mardi 2 octobre 2018, vers 17h.
On mesure le chemin de dialogue parcouru quand on se souvient que pour le synode de 1998 sur l’Asie les deux fauteuils d’évêques invités par le pape Jean-Paul II étaient restés vides. C’étaient des évêques de l’Eglise dit « souterraine » : Mgr Matthias Duan Yinming et Mgr Xu Zhixuan, évêques de Wanxian. Ces fauteuils vide disaient à la fois le manque de liberté religieuse mais aussi et surtout qu’ils étaient spirituellement présents et que la porte restait ouverte.
Benoît XVI a franchi un grand pas en invitant quatre évêques de Chine continentale pour le synode de 2005 sur l’Eucharistie: deux évêques de l’Eglise “souterraine” et deux évêques de l’Association patriotique! Cependant l’invitation est restée sans réponse.
Il s’agissait de Mgr Antoine Li Duan, de Xian, de Mgr Louis Jin Luxian de Shanghai (Association patriotique), et de Mgr Joseph Wei Jingyi, de Qiqihar et Luc Li Jingfeng de Fengxiang.
Ni les uns ni les autres n’ont reçu l’autorisation de venir. Mais les invitations répétées ont certainement préparé la route: vingt ans après l’invitation de Jean-Paul II, 13 ans après celle de Benoît XVI, celle du pape François est acceptée.
Les deux évêques arrivés à Rome participeront donc au synode sur les jeunes, la foi et le discernement des vocations, qui s’ouvre par la messe présidée par le pape François, place Saint-Pierre, à 10h, demain, mercredi 3 octobre : c’est une grande première. L’enjeu est aussi la pastorale des jeunes en Chine populaire.
Ils appartiennent au clergé enregistré auprès du gouvernement chinois, dans l’Association patriotique dont le récent accord sino-vatican promeut la réconciliation avec tous les autres catholiques de Chine, notamment par l’intégration de sept évêques dans la communion avec le Successeur de Pierre (plus un à titre posthume) et en laissant le pape discerner le choix des évêques.
Mgr Guo a été ordonné évêque sans mandat pontifical le 20 novembre 2010. Il est l’un des sept évêques intégrés par le pape François dans la pleine communion avec le Successeur de Pierre. Pour lui, le Vatican a créé le nouveau diocèse de Chengde.
Mgr Yang, a été ordonné évêque quelques mois plus tôt, le 15 juillet 2010, avec mandat du pape: il était coadjuteur. Il a été le premier prêtre ordonné après la réouverture des séminaires chinois en 1980, indique AsiaNews, après l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping. Il est donc et en communion avec le pape François et reconnu par le gouvernement.
Leur participation au synode avait été annoncée par le Secrétaire général du synode, le cardinal Lorenzo Baldisseri, lors de la conférence de presse de présentation du synode, lundi, 1er octobre : « Ils ont été invités par le Pape, comme résultat de l’Accord [du 22 septembre dernier], et l’invitation a été acceptée » : « Ainsi, les évêques vont venir à Rome ».
Il a précisé que « la situation est très complexe », et que les deux prélats chinois étaient déjà en route pour Rome, sans préciser où ils seraient logés.
En Chine continentale, sur 77 évêques actuellement en poste, la majorité, une soixantaine, sont reconnus à la fois par le gouvernement chinois et par le Saint-Siège.
La Chine populaire compterait environ 10 millions de catholiques: l’accord signé le 22 septembre dernier vise à unir à la fois les communautés issues de la clandestinité et celles reconnues par le gouvernement. Mais les frontières se sont déjà estompées entre les deux commuanutés, témoignent des observateurs à Rome. Le pape a désormais la main sur le choix des pasteurs.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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