« Je suis proche de vous » : le pape téléphone à la télévision publique italienne

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L’espérance « n’enlève pas la souffrance, mais elle ne déçoit pas »

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« Je suis proche de vous » : c’est le message du pape François, qui a téléphoné par surprise à la chaîne de télévision italienne Rai, dans l’après-midi de ce Vendredi Saint, 10 avril 2020.

La voix du pape a surpris en direct les téléspectateurs et l’animatrice de l’émission « A son image » (“A sua immagine”), Lorena Bianchetti. Durant la conversation, le pape a confié qu’il pensait aux « crucifiés » d’aujourd’hui, « qui meurent par amour » en pleine pandémie.

« Je suis proche du peuple de Dieu, de ceux qui souffrent le plus, spécialement des victimes de cette pandémie, de la douleur du monde, mais en regardant plus haut, en regardant l’espérance, car l’espérance ne déçoit pas. Elle n’enlève pas la souffrance, mais elle ne déçoit pas », a-t-il aussi encouragé.

L’émission religieuse – en collaboration avec la Conférence épiscopale italienne – a une histoire particulière avec les papes puisque Benoît XVI avait accordé une interview, diffusée le Vendredi Saint 2011. Le pape François avait adressé un message pour les 20 ans du programme, en 2017.

Voici notre traduction du dialogue de ce jour.

L’appel téléphonique du pape

Lorena Bianchetti :
Allô.

Pape François :
Allô. Bonsoir Lorena, comment allez-vous ?

Lorena Bianchetti:
Pape François ! Contente de vous entendre !

Pape François :
Vous avez reconnu ma voix…

Lorena Bianchetti:
Oui, oui j’ai reconnu votre voix, je vous remercie de tout cœur pour cette intervention, mais surtout pour ce que vous faites pour chacun de nous, pour votre participation si paternelle à nos souffrances.

Pape François :
Je suis proche, je suis proche de vous.

Lorena Bianchetti:
Sainteté, si je puis me permettre, comment est-ce que vous, pape François, vivez ces journées ?

Pape François :
Aujourd’hui, en ce moment, je pense au Seigneur crucifié et aux nombreuses histoires de crucifiés dans l’Histoire, à ceux d’aujourd’hui, de cette pandémie : médecins, infirmiers, infirmières, religieuses, prêtres… morts au front, comme des soldats, qui ont donné leur vie par amour, résistants comme Marie sous leurs croix, les croix de leurs communautés, dans les hôpitaux, en soignant les malades. Aujourd’hui encore il y a des crucifiés et des crucifiées qui meurent par amour et je pense à cela, en ce moment.

Lorena Bianchetti:
Ce soir vous présiderez le Chemin de croix et votre cœur sera proche de nous, Sainteté.

Pape François :
Oui, et je suis proche du peuple de Dieu, de ceux qui souffrent le plus, spécialement des victimes de cette pandémie, de la douleur du monde, mais en regardant plus haut, en regardant l’espérance, car l’espérance ne déçoit pas. Elle n’enlève pas la souffrance, mais elle ne déçoit pas.

Lorena Bianchetti:
Ce sera donc encore une fois une Pâques de résurrection, une Pâques de paix, malgré tout, Sainteté ?

Pape François :
Pâques finit toujours par la résurrection et par la paix, mais elle n’est pas un “happy end”, elle est le compromis, l’engagement de l’amour, qui te fait traverser cette route difficile, mais Il l’a prise avant, et cela nous réconforte et nous donne la force.

Lorena Bianchetti:
Sainteté, je voudrais vous poser encore tant de questions… Je ne sais pas si je puis me permettre de vous prendre encore beaucoup de temps… mais en attendant je voudrais vous exprimer, au nom de tous, la grande affection que nous nourrissons pour vous.

Pape François :
Je vous remercie beaucoup, et je voudrais dire que moi aussi je vous aime. Tous.

Lorena Bianchetti:
Nous aussi. Merci, Sainteté !

Pape François :
Merci : Que le Seigneur vous bénisse et bénisse tout le monde.

Lorena Bianchetti:
Merci !

Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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