Les évêques de Chine prennent congé du pape François © Synod2018

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Chine : proclamer l’Évangile avec une plus grande liberté, par le card. Parolin

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Préface du livre « L’Église en Chine. Un avenir à écrire »

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Avoir « la possibilité de proclamer l’Évangile du Christ avec une plus grande liberté et de le faire dans un cadre social, culturel et politique plus fiable », tel est l’objectif du Saint-Siège en Chine, souligne le cardinal secrétaire d’État du Vatican Pietro Parolin.
Il a signé la préface du volume « L’Église en Chine. Un avenir à écrire » préparé par le père Antonio Spadaro, directeur de La Civiltà Cattolica, qui devrait paraître le 19 mars 2019 aux éditions Ancora, indique Vatican News. Le cardinal a retracé le chemin de la présence catholique en Chine, les avancées et les problèmes actuels, en se concentrant surtout sur le défi de l’évangélisation. Cet ouvrage s’inscrit dans les initiatives du « Forum chinois pour le dialogue des civilisations », lancé par La Civiltà Cattolica et l’Université de Georgetown, et rassemble plusieurs contributions parues au cours des deux dernières années dans la revue de la Compagnie de Jésus.
Dans la préface, le cardinal Parolin s’interroge « sur l’actualité de la présence catholique en Chine » : « Aujourd’hui encore, comme il y a cent ans, le cas chinois montre que pour relever le défi de l’évangélisation, il faut avant tout rétablir l’unité de l’Église. »
Des mesures importantes à cet égard ont été prises récemment, rappelle-t-il : « C’est précisément pour soutenir la proclamation de l’Évangile en Chine que le 8 septembre 2018, le Saint-Père François a accueilli dans la pleine communion les sept évêques ‘officiels’ restants, ordonnés sans mandat pontifical. Ainsi, après tant de décennies, tous les évêques de Chine sont aujourd’hui en communion avec le Souverain Pontife. » Le cardinal rappelle également la participation pour la première fois de deux évêques de Chine continentale au Synode d’octobre dernier sur les jeunes. L’Église en Chine a besoin « d’unité », de « confiance » et d’un « nouvel élan pastoral », souligne-t-il.
Plusieurs problèmes restent ouverts, note le cardinal Parolin, et l’Accord provisoire sur la nomination des évêques du 22 septembre 2018 n’est qu’un point de départ. Le cardinal cite notamment comme objectif prioritaire la voie de l’unité qui n’est pas encore complètement achevée et la réconciliation totale entre les catholiques chinois et leurs communautés respectives. D’où l’urgence aussi en Chine, dit-il, de démarrer un « chemin sérieux de purification de la mémoire ».
« La proclamation de l’Évangile en Chine, ajoute encore le cardinal, ne peut être dissociée d’une attitude de respect, d’estime et de confiance envers le peuple chinois et ses autorités légitimes. » Il souligne que « le Saint-Siège souhaite pouvoir collaborer avec la Chine également sur les thèmes de la paix, de l’environnement, de la rencontre des cultures, favoriser la paix et aspirer au bien de l’humanité ».
La Chine, le « laboratoire » missionnaire
Le cardinal Parolin souligne dans la préface que ce recueil est né de la Lettre apostolique Maximum illud (1919) du pape Benoît XV, document consacré aux missions qui demandait de « revenir aux sources spirituelles et pastorales de la mission ad gentes ».
Outre une série de recommandations, cette Lettre apostolique contenait également « un message fort et précis : les missions ne sont pas une extension du christianisme occidental, mais l’expression d’une Église qui se veut véritablement universelle ». « C’est un message qui s’adresse avant tout à la Chine », explique le cardinal Parolin.
Le secrétaire d’État note qu’à l’époque de Maximum illud, « la Chine est devenue le ‘laboratoire’ missionnaire à partir duquel une réflexion et un renouvellement de l’œuvre d’évangélisation ont commencé à s’étendre au reste du monde » : « la nouvelle approche missionnaire mûrie en Chine a été proposée au monde entier sur la base d’un sens fort de l’universalité de l’Église, ce qui a indirectement donné lieu à la reconnaissance de l’égale dignité de tous les peuples et de tous les pays ».
Rappelant les propos de Maximum illud sur l’importance d’un clergé autochtone « bien éduqué et digne de sa vocation sainte », le cardinal estime que le texte a « étonnamment anticipé ce qui se serait passé en Chine au cours du XXe siècle ». « Malgré tant de difficultés, poursuit-il, l’Église établie y est toujours vivante aujourd’hui, car les racines constituées par le clergé autochtone ont résisté. »
À la fin de la préface, le cardinal souligne que le pape François exprime l’espérance qu’aujourd’hui, « après tant de difficultés, de malentendus et de souffrances, à travers le chemin du dialogue sincère, la communauté catholique puisse aussi chanter dans l’empire du Milieu ‘le chant de foi et d’action de grâce, enrichi de notes authentiquement chinoises’. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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