Cardinal Parolin sur la Chine © capture de Zenit / Vatican News

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Chine : mettre en oeuvre l'accord sur la nomination des évêques, par le card. Parolin

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Pour le bien de l’Eglise et du pays

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« Maintenant, il est important de mettre en œuvre l’Accord provisoire sur les nominations des évêques en Chine, et de commencer à le faire fonctionner dans la pratique », souligne le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin.

Dans un entretien à Vatican News le 28 février 2019, le « numéro 2″ du Vatican a évoqué l’état des négociations avec la République populaire de Chine, après la signature de l’Accord le 22 septembre 2018 à Pékin. Cela « a été un long travail. Nous y avons enfin réussi et nous espérons que cela pourra vraiment porter du fruit pour le bien de l’Église et du pays », a-t-il déclaré.

Le cardinal Parolin venait d’ouvrir les travaux du congrès international sur « Les accords du Saint-Siège avec les États (XIX-XXI siècles). Modèles et mutations : de l’État confessionnel à la liberté religieuse », à l’Université pontificale grégorienn. L’accord avec la Chine, a-t-il précisé, « est un cas sui generis, parce qu’il a été réalisé entre deux parties qui n’ont pas encore de reconnaissance mutuelle ».

Le secrétaire d’État du Vatican a rappelé que, dans ces accords bilatéraux, l’Église catholique « ne demande pas à l’État d’agir en tant que “Defensor fidei” mais de pouvoir remplir sa mission », en protégeant la liberté religieuse des croyants de toutes les confessions, et en permettant à l’Église de « contribuer efficacement au développement spirituel et matériel du pays et de renforcer la paix ».

Rappelant les récents accords avec des pays où les catholiques sont minoritaires, le cardinal a cité celui avec la Tunisie (1964), le Maroc (1983) et Israël (1993), jusqu’au dernier avec l’Autorité palestinienne (2015). Par ailleurs, dans le cas d’accords avec des États occidentaux qui se proclamaient catholiques, l’Eglise a toujours cherché à « assurer l’indépendance de l’Église contre les tentatives des États d’interférer dans ses affaires intérieures et dans les nominations des évêques ».

Il a aussi parlé des États avec lesquels le Saint-Siège n’a aucun accord ni concordat, comme de nombreux pays « de tradition orthodoxe », mais surtout les pays anglo-saxons, Grande-Bretagne et États-Unis, ou de culture anglophone, en raison de difficultés de nature culturelle. Dans ce cas, les matières plus délicates sont confiées au principe du respect de la parole donnée et au « gentlemen’s agreement », l’accord informel entre les parties.

Le cardinal Parolin a cité le cas du Vietnam, avec lequel aujourd’hui encore « l’accord pour les nominations des évêques est seulement oral ».

Les accords, a-t-il affirmé, « sont des instruments utiles, très, très utiles pour garantir – fondamentalement, c’est cela leur but – la liberté de l’Église à l’intérieur du cadre plus général de la liberté religieuse qui est un droit fondamental de la personne et des communautés et pour réglementer les domaines de collaboration commune entre l’Église et l’État, pour éviter des conflits ».

« Le Saint-Siège s’engage continuellement à stipuler des accords y compris avec des États avec lesquels il n’y en a pas eu jusqu’à maintenant, a-t-il ajouté. Nous avons beaucoup travaillé, ces dernières années, surtout avec les pays africains ; de nombreux pays africains ont manifesté leur intérêt et ont engagé des négociations qui sont en train de se conclure. Et il y en a encore actuellement. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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