Causes des saints : Joan Roig i Diggle, laïc, martyr en Espagne

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« Dieu est avec moi »

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Le pape François a reconnu le martyre du serviteur de Dieu Joan Roig i Diggle (1917-1936), tué dans la nuit du 11 au 12 septembre 1936 à Gramanet, pendant la guerre civile espagnole, à l’âge de 19 ans. La reconnaissance de son martyre ouvre la voie à sa béatification sans qu’il y ait besoin d’un miracle ultérieur.
En recevant le 2 octobre 2019 le préfet de la Congrégation pour les causes des saints le cardinal Angelo Becciu, le pape a en effet approuvé en tout la publication de 8 décrets de la Congrégation pour les causes des saints pour trois miracles, deux martyres et les « vertus héroïques » de trois baptisés.
Joan Roig i Diggle est né à Barcelone, en Espagne, le 12 mai 1917.
Ses deux parents étaient originaires de Barcelone, mais avec sa mère, issue d’une famille anglaise, il parlait anglais. Enfant, il étudie chez les Frères de La Salle. Ensuite, il poursuit ses études au lycée où il a comme professeurs les prêtres piaristes.
Plus tard, sa famille s’installe à Masnou. Joan travaille comme employé de bureau dans un magasin de tissus puis dans une usine à Barcelone, bien qu’il étudie toujours. À son arrivée à Masnou, il rejoint la Fédération des Jeunes Chrétiens de Catalogne (FJCC), créée en 1932, qui compte 8 000 garçons avant la guerre.
Joan se rend à la messe pratiquement tous les jours à 7 heures du matin à Masnou, puis il se rend en train à Barcelone pour ses études.
Joan Meseguer, président en 1936 de la branche des enfants de la FJCC, écrit à propos de Joan Roig : «Quand il est arrivé à Masnou, personne ne le connaissait, mais très vite, sa piété et son ardent amour pour l’Eucharistie sont devenus évidents… Son exemple a converti plus que ses mots. Je voulais être missionnaire. Dans un cercle d’études, … il nous a dit que nous verrions la Catalogne rouge, mais pas seulement du communisme, mais du sang de ses martyrs, et que nous devions tous nous préparer, car si Dieu nous choisit parmi ceux-ci, nous devrions être disposés à recevoir le martyre avec grâce et courage, comme il convient à tout bon chrétien. »
Le 20 juillet 1936, des miliciens rouges brûlent le siège de la Fédération. Une persécution commence.
Maud, la mère de Joan, s’est rappelée ensuite de ce que son fils faisait ces jours-là : « Il soulageait les peines, encourageait les timides, rendait visite aux blessés, cherchait quotidiennement les morts dans les hôpitaux. Chaque nuit, au pied du lit, le crucifix serré dans ses mains, il implorait la clémence, le pardon, toute la miséricorde et la force. »
Les églises de Barcelone sont fermées. Le père Llumá, qui est le directeur spirituel de Joan, donne au jeune homme une réserve eucharistique afin qu’il puisse se rendre chez des particuliers pour s’occuper des plus démunis. Joan dit à la famille Rosés qu’il visite le jour de sa mort, le 11 septembre 1936 : « Je ne crains rien, je prends le Maître avec moi. »
Quelques heures plus tard, des miliciens anticléricaux frappent à la porte de sa maison. En partant, Joan dit à sa mère en anglais : « God is with me. » (Dieu est avec moi).
La patrouille l’emmène à côté du nouveau cimetière de Santa Coloma de Gramanet. Les miliciens lui permettent de dire quelques derniers mots. « Que Dieu vous pardonne comme je vous pardonne », dit-il. Il est tué avec 5 coups de feu au cœur et un dans le cou. Après la guerre, ses restes sont retrouvés et reconnus par les 5 blessures à la poitrine.
Jaume Marés, oncle de Joan Roig, en apprenant son arrestation, demande de l’aide à un ami de la police. Il lui révèle qu’un des bourreaux lui avait parlé du garçon : « Ah ! Ce garçon blond était un homme courageux, il est mort en prêchant. Il est mort en disant qu’il nous pardonnait et demandait à Dieu de nous pardonner. Cela nous a presque émus. »
Les restes de Joan Roig i Diggle reposent dans une chapelle de la paroisse de San Pere de Masnou.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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