Le pape François accueille le patriarche Bartholomée à la basilique S. Nicolas, à Bari (Italie) 7/7/2018 © Vatican Media

Le pape François accueille le patriarche Bartholomée à la basilique S. Nicolas, à Bari (Italie) 7/7/2018 © Vatican Media

Bari, un «tournant dans l’histoire de l’œcuménisme», par Andrea Riccardi

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Un « œcuménisme solidaire et synodal »

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«Bari représente un tournant dans l’histoire de l’œcuménisme», explique Andrea Riccardi, commentant la rencontre entre le pape François et les dirigeants des Églises du Moyen-Orient, pour la paix, organisée à Bari (Italie), auprès du sanctuaire de Saint-Nicolas, ce samedi 7 juillet 2018. Date anniversaire de la mort du patriarche Athénagoras, qui a tant fait pour l’unité.
Pour le fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, qui a participé à la prière de ce samedi matin sur la « Rotonde » de Bari, sur le littoral, il n’ s’agit plus seulement  « de dialogues bilatéraux ou théologiques », mais presque d’un ‘synode’ « entre le pape et les chefs des Églises du Moyen-Orient confrontés à une situation d’urgence terrible » avec la guerre et « l’effondrement de la présence des chrétiens dans la région ».
« Cette expérience, précise Andrea Riccardi, dans un communiqué en italien, inaugure une routte nouvelle pour les chrétiens au Moyen-Orient et dans d’autres régions du monde: un œcuménisme solidaire et synodal. »
Il fait observer que « le drame de la guerre et de la pauvreté pousse les chrétiens à être plus unis » et le pape François l’a dit clairement, en « se plaçant au milieu et non au-dessus des autres ».
Le patriarche Athénagoras disait, rappelle Riccardi: Peuples frères, Eglises soeurs », et Riccardi ajoute:  « L’amitié entre les peuples pousse les Eglises à un travail plus intense pour la paix. »
« A Bari, il y a eu une prière pour la paix, mais aussi un cri de paix de la part des chrétiens. Le pape François a fait fructifier ses bonnes relations avec les dirigeants des Églises: Patriarche Bartholomée de Constantinople, le patriarche copte Tawadoros, le patriarche de Moscou Kirill, le patriarche syriaque Ephrem. »
Pour Riccardi, « de ce réseau de relations personnelles a jailli un événement vraiment original et significatif eu lieu, justement en ce jour où nous nous souvenons de la mort d’un père de l’œcuménisme, le patriarche Athénagoras, qui a été l’interlocuteur de Paul VI en 1964 ».  En effet, Athénagoras s’est éteint le 7 juillet 1972.
Le 7 décembre 1965, le patriarche Athénagoras et Paul VI avaient simultanément levé les excommunications et les anathèmes hérités des siècles passés, dont le poids se faisait encore sentir, empêchant des relations fraternelles.
Une déclaration commune du pape Paul VI et du patriarche Athénagoras exprimant leur décision d’enlever de la mémoire et du milieu de l’Église les sentences d’excommuni­cation de l’année 1054 a en effet été lue dans la session solennelle de Vatican II par Mgr Jean Willebrands, futur cardinal. En même temps, elle était lue par le secrétaire du saint synode, dans la cathédrale du Phanar, siège du patriarcat oecuménique. Une étape décisive dont tout a jailli ensuite.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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