Le pape et le patriarche Bartholomée © L'Osservatore Romano

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‘Unir ce qui est divisé’, Bartholomée Ier dans L'Osservatore Romano

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Un demi-siècle après la rencontre de Paul VI et Athénagoras au Phanar

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Le 25 juillet 1967, le pape Paul VI se rendait au Phanar pour y rencontrer le patriarche oecuménique Athénagoras. C’est à cette rencontre historique que le patriarche Bartholomée Ier rend hommage en signant l’éditorial de L’Osservatore Romano en italien daté du 25 juillet 2017, exactement cinquante ans plus tard.
A Paul VI qui invitait à comprendre « toujours plus l’identité profonde de notre foi », Athénagoras avait répondu en soulignant que leur objectif principal était d’ « unir ce qui est divisé ». Bartholomée évoque aussi la rencontre de 1964 entre les deux hommes, qui avaient levé les excommunications pesant sur leurs Églises respectives depuis le schisme de 1054 : « un saut de géant dans l’histoire de l’Église », estime le patriarche.
CR
Voici notre traduction de l’article paru dans L’Osservatore Romano du 25 juillet 2017
À l’entrée de la basilique Saint-Pierre de Rome, au-dessus de la porte sainte ouverte par le pape pour les célébrations jubilaires, une inscription dans le marbre qui passe souvent inobservée des pèlerins, dit en grec et latin : « Pour la réconciliation de pleine communion entre les Églises orthodoxe et catholique romaine, dans cette basilique, il y eut une rencontre de prière entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras le 26 octobre 1967. »
De fait, en 1967, il y eut entre les deux chefs un échange de visites dans leurs sièges réciproques. La visite d’Athénagoras à Rome fut donc précédée par une visite de Paul VI au Phanar. Le 25 juillet 1967, s’adressant au patriarche Athénagoras dans l’église patriarcale Saint Georges, le pape Paul VI dit : « À la lumière de notre amour pour le Christ et de notre amour fraternel l’un envers l’autre, nous découvrons toujours plus l’identité profonde de notre foi, alors que les points sur lesquels nous sommes encore en désaccord ne doivent pas nous empêcher de comprendre cette profonde unité ».
À son tour, le patriarche Athénagoras souligna que leur objectif principal, en tant que chefs de leurs Églises respectives, était d’ « unir ce qui est divisé, par des actions ecclésiastiques mutuelles, partout où cela est possible, affirmant les points communs de foi et de gouvernement, orientant ainsi le dialogue théologique vers le début d’une communauté saine, sur les fondements de la foi et de la liberté de pensée théologique inspirés de nos Pères communs et présents dans les différentes traditions locales ».
Avant ces événements historiques, Athénagoras et Paul s’étaient déjà rencontrés pour la première fois à Jérusalem les 5 et 6 janvier 1964. Dans ces rencontres, les deux guides avaient ensemble levé les excommunications qui pesaient sur leurs églises respectives depuis le grand schisme de 1054.
Le pape Paul et le patriarche œcuménique Athénagoras ont été de grands visionnaires ; « par la puissance de l’Esprit, il vit les derniers temps » (Sir 48,24). Même si leurs initiatives n’ont pas eu un grand impact sur les médias, elles restent cependant des pierres milliaires révolutionnaires pour le développement du christianisme. Ce qui pouvait sembler seulement un petit pas dans l’histoire du monde, s’est finalement révélé être un saut de géant dans l’histoire de l’Église, spécialement en termes de guérison du scandale de la division entre les deux Églises sœurs de Rome et de Constantinople, la nouvelle Rome.
En effet, si nous insérons la correspondance formelle et les visites officielles échangés par les chefs ou par les représentants des deux Églises dans le contexte de silence du schisme qui a caractérisé leurs relations pendant presque un millénaire entier – de 1054 à 1964, malgré quelques efforts occasionnels tendus vers la réunification et des échos de communication isolés au cours des siècles, – alors nous réussirons à comprendre l’importance exceptionnelle des gestes extraordinaires entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras.
Aujourd’hui, nous ne sommes plus surpris d’apprendre les visites de chefs d’Églises à d’autres Églises. Toutefois, les échanges et les rencontres entre le pape Paul VI et le patriarche œcuménique Athénagoras restent dans la mémoire et en même temps nous rappellent le pouvoir durable de la charité et du dialogue. À une époque où les personnes et les nations sont tentées de se retirer dans l’isolement et dans l’exclusion – que ce soit par ignorance ou par peur des autres – l’exemple de Paul et d’Athénagoras est une lumière pour deux villes construites sur un mont, d’où il resplendit pour le monde entier (cf. Mt 5,14).
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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