Alep, capture cmc-terrasanta.com

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Alep: le dialogue, c’est «écouter la souffrance», dans la rue

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Témoignage du p. Ibrahim Alsabagh, franciscain, à Radio Vatican

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C’est très facile d’ouvrir un dialogue, estime le père Ibrahim Alsabagh, franciscain, curé de la paroisse latine d’Alep, en Syrie : « Il suffit de sortir dans la rue, de juste dire bonjour à quelqu’un, de s’arrêter et d’écouter la souffrance, de juste frapper à la porte d’un chef religieux et de faire une visite ».
C’est ce qu’il a confié dans une interview à Radio Vatican en italien, le 23 février 2017. Le père Ibrahim Alsabagh est l’auteur du livre Un instant avant l’aube qui sera lu pendant les repas de la retraite du carême du pape et de la curie romaine, a indiqué à Zenit le p. Giulio Michelini  ofm, qui guidera la retraite (5-10 mars 2017) : il s’agit d’ « un récit vécu sur le terrain de ce qui s’est passé à Alep pendant la guerre ».
« De grandes choses commencent par de petites choses, affirme le p. Alsabagh, les choses les plus simples: une poignée de main, un sourire, un salut du cœur … Nous avons beaucoup d’espoir que ces graines feront vraiment de grands miracles. »
« Pour nous, ajoute-t-il, il y a toujours la possibilité d’un dialogue, pour réparer cette belle société-mosaïque qui a été blessée dans son unité. »
Le père Alsabagh évoque la « grande influence » de l’Église à Alep, sa « grande puissance morale »: « Nous sentons cette force aujourd’hui, dit-il, et nous essayons de profiter de notre autorité morale pour … essayer de mener le pays vers le dialogue, vers la paix. »
La situation dans la ville est d’ « après-guerre » : « Nous voyons les gens souffrants, plus accablés, plus pauvres », témoigne-t-il, et il ajoute : « Nous avons de grandes difficultés avec l’eau…l’électricité n’existe pas pour tous…un manque significatif du travail…cette après-guerre signifie toujours la souffrance et tant d’attentes. »
Parmi les plus souffrants il y a les enfants, poursuit le père Alsabagh, « beaucoup sont en état de choc psychologique », mais « beaucoup de femmes souffrent aussi de troubles et de nombreux hommes mutilés ».
Cependant l’Eglise locale ne perd pas l’espoir : « Nous pouvons maintenant faire beaucoup, beaucoup plus que ce que les canaux institutionnels peuvent faire », dit le père Alsabagh.
Avec une traduction de Constance Roques

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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