ROME, Vendredi 24 septembre (ZENIT.org) – C’est au cours d’un match de tennis, alors qu’elle avait 17 ans, que la vie de Chiara Badano (1971-1990) a basculé. Elle a commencé à sentir de fortes douleurs. C’était le début de la maladie dont elle mourrait quelques mois plus tard. « Si tu le veux, Jésus, je le veux aussi ! », répétait-elle durant son agonie.
Chiara appartenait au Mouvement des Focolari, fondé par Chiara Lubich en 1943. Elle sera béatifiée ce samedi à 16h au sanctuaire du Divin Amour à Rome, lors d’une cérémonie présidée par Mgr Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, représentant le pape Benoît XVI.
Le même jour à 20h30, des milliers de membres des Focolari se réuniront dans la salle Paul VI du Vatican pour fêter l’élévation aux autels de la première de leur membre. Dimanche, à 10h30, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Vatican, célèbrera une messe d’action de grâce dans la basilique romaine de Saint-Paul hors-les-murs.
Chiara : la joie de la maison
Après 11 ans de mariage, Ruggero et Maria Teresa Badano virent se réaliser leur vœu le plus cher avec l’arrivée de leur première et unique fille : Chiara, née le 29 octobre 1971 à Sassello, en Ligurie.
« Quand Chiara est arrivée, cela nous a tout de suite paru être un don. Je l’avais demandé à la Vierge dans un sanctuaire de notre diocèse. Cette enfant complétait notre union. Elle grandissait bien, sainement, et nous donnait beaucoup de joie. Mais nous ressentions qu’elle n’était pas seulement notre fille. Elle était avant tout enfant de Dieu, et nous devions l’éduquer ainsi, en respectant sa liberté », ont témoigné ses parents sur Radio Vatican.
En 1981, elle rejoint le Mouvement des Focolari grâce à son amie Chicca qui l’invite à faire partie du mouvement GEN (Generazione nuova). « Elle mettait Jésus à la première place. Elle l’appelait ‘mon époux’ », a raconté à Zenit Maria Grazia Magrini, vice-postulatrice de la cause de Chiara Badano.
Chiara aimait chanter, danser, jouer au tennis et patiner. Elle aimait la montagne et la mer et « cherchait à aller à la messe tous les jours », a affirmé Maria Grazia.
Un jour, alors qu’elle jouait au tennis, elle a senti une douleur très forte. « Elle est rentrée à la maison très pâle et a monté les escaliers », a raconté sa mère. « Pourquoi es-tu rentrée, Chiara ? », lui a-t-elle demandé. « Pendant mon match de tennis, j’ai ressenti une douleur si forte à l’épaule que la raquette est tombée », a répondu la jeune fille.
« Sois heureuse, parce que je le suis »
Les douleurs empirèrent. Diagnostic : un ostéosarcome. Sa mère se souvient encore de son arrivée à la maison après sa première séance de chimiothérapie. Elle ne voulait pas parler. « Je la regardais et je voyais à l’expression de son visage toute sa lutte intérieure pour dire son ‘oui’ à Jésus ». 25 minutes après, elle dit à sa mère : « Maintenant, tu peux parler ».
Chiara subit une opération sans succès et elle perdit alors l’usage de ses jambes. Selon la vice-postulatrice, cette jeune sportive, malgré ce moment douloureux, s’exclama : « Si je devais choisir entre marcher et aller au paradis, je n’aurais aucun doute, je choisirais le paradis ».
Durant cette période, elle conclut une forte amitié avec Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, qui décida de l’appeler Chiara « Luce » Badano.
Elle vécut plusieurs mois d’agonie qui aidèrent Chiara à se préparer à sa rencontre avec Jésus. « Les moments les plus beaux ont été ceux de son dernier été », a témoigné son amie Chicca. « Elle était désormais immobile dans son lit », a-t-elle rappelé. « Elle ne pleurait pas, ne se lamentait pas et regardait l’image de Jésus sur sa commode », a rapporté sa maman.
Chicca a raconté que la jeune fille voulait préparer ses funérailles : les chants de la messe, son habit et sa coiffure. « Tout était une fête pour elle. Elle me disait qu’elle souhaitait être enterrée avec un habit blanc comme une épouse qui va vers Jésus ».
Elle fit donc une dernière demande à sa mère : « Quand tu m’habilleras, tu devras répéter trois fois : maintenant, Chiara voit Jésus ».
Chiara demanda que ses cornées soient données à deux jeunes. Elle mourut le 7 octobre 1990. Ses dernières paroles furent pour sa mère : « Soit heureuse, parce que je le suis ».
Carmen Elena Villa