Forum mondial d'Istanbul : la religion, élément vital du débat politique

Intervention du Saint-Siège

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Océane Le Gall

ROME, mardi 16 octobre 2012 (ZENIT.org) – La religion est « la voix de ceux qui ont besoin », une  « voix prophétique » qui appelle tout le monde à agir pour la paix et la justice, a déclaré le  Secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux, au Forum mondial d’Istanbul, en Turquie, le week-end dernier.

Le thème du Forum, était « la justice et la construction d’un nouvel ordre global ». L’occasion pour le « Père blanc » Miguel Angel Ayuso Guixot,  d’évoquer le rôle de la religion dans le débat national et politique et de souligner l’importance de la liberté religieuse.

La rencontre, placé sous les auspices du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, était organisée les 13 et 14 octobre dernier, à l’initiative du bureau de la diplomatie publique de la présidence du gouvernement turc et de la Fondation américaine pour les recherches politiques, économiques et sociales (SETA).

La paix et la justice vont de paire. « Quand l’une est menacée, les deux vacillent. Quand la justice est offensée, la paix est toujours en danger », a expliqué Mgr Guixot.

Et la religion, a-t-il ajouté, est « un apport indispensable » pour promouvoir la paix et la justice dans le tissu de la société mondiale, car  même s’il est « hors de sa compétence » de proposer des solutions politiques concrètes, elle est en devoir de rappeler à la société « les normes morales objectives comme fondement de la justice et d’une société juste ».

 Dans toute société, estime-t-il, le débat national doit s’engager avec « tous les réseaux complexes du monde moderne », et les concepts comme « la justice » et la « justice sociale » ne peuvent en être écartés.

Le responsable du Saint-Siège  a par ailleurs souligné que, pour la tradition catholique, « la justice est accessible, par la raison humaine, à tous les hommes et femmes de bonne volonté, religieux ou non », et que « croyants ou non-croyants, tout homme est appelé à « défendre la dignité innée de la personne humaine » et à voir en elle « la raison des droits inaliénables de chaque individu, dont la protection est l’objectif de la justice ».

« Ces droits sont antérieurs et indépendants de l’Etat, a-t-il précisé,  et la mesure de la justice de l’Etat est celle dans laquelle il respecte et revendique ces droits qui le précèdent puisque la justice exige que toutes les personnes puissent jouir du libre exercice de leurs droits. 

Et lorsque l’Etat cesse d’administrer la justice ou, qu’il agit injustement, il n’a aucune autorité morale ni légitime. Cela implique, selon lui,  qu’il est soumis au jugement et doit rendre des comptes.

La question « qui ou qu’est-ce qui peut demander des comptes à l’Etat pour s’assurer qu’il agit avec justice ? » ne relève donc plus du politique mais de la morale, même si sa réponse exige des décisions politiques ».

Et si la question fondamentale est de nature morale, alors la religion a sa place dans le débat, apportant « une contribution unique » dans la construction d’une « société juste et civile ». Elle est la voix de ceux qui en ont besoin: les nécessiteux, les opprimés et persécutés; une voix prophétique qui appelle tout le monde à agir pour la paix et la justice.

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ZENIT Staff

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