ROME, dimanche 20 novembre 2011 (ZENIT.org) – « Depuis près d’une trentaine d’années, les vocations augmentent de façon impressionnante » au Bénin, se réjouit Mgr N’Koué : «L’Esprit-Saint souffle abondamment sur ce pays ».
L’évêque de Natitingou se dit plein d’espoir en ce qui concerne la formation des prêtres et consacrés au Bénin : Mgr Pascal N’Koué a en effet accueilli Benoît XVI au séminaire Saint-Gall de Ouidah, au Bénin, samedi 19 novembre au matin.
L’évêque, qui est responsable de la formation sacerdotale, a voulu réfuter l’affirmation selon laquelle la floraison des vocations serait la conséquence d’une « sécurité d’emploi pour les jeunes peu doués ».
La tentation de la vie facile
« Heureusement, a-t-il affirmé, que nous accueillons aussi des personnes diplômées de l’université : des médecins, des ingénieurs, ou des candidats formés en philosophie, etc ».
Mgr N’Koué a rappelé que « dans tous les cas, les racines d’une vocation échapperont toujours à l’analyse purement humaine » et qu’elles sont un « mystère entre Dieu qui appelle et l’âme qui répond ».
L’évêque a reconnu cependant que « cette situation pleine de promesses recèle encore bien des fragilités inquiétantes ». « Cette crise d’ordre moral et spirituel que le monde traverse aujourd’hui, a-t-il ajouté, ne nous épargne pas ».
« Ici, a-t-il expliqué, cette crise est liée au goût de la vie facile, aux questions de pouvoir, au relativisme éthique, au peu d’esprit de détachement, à la soif de positionnements juteux ».
Mais « il n’est pas interdit de penser que cette crise peut être salutaire », a-t-il poursuivi : « elle causera un renouveau sacerdotal grâce à la nouvelle évangélisation qui nous tient tant à cœur » à condition de « veiller au grain ».
L’évêque a annoncé en ce sens que « les évêques du Bénin et les supérieurs majeurs veulent reprendre en main la formation des prêtres et des consacrés ».
Mgr N’Koué a assuré que les responsables tiennent à relever le « défi » notamment « en fournissant au peuple des éducateurs qui soient surtout des missionnaires convaincus, des apôtres de feu »
Il faut, a dit l’évêque, « repartir de Jésus-Christ ». Il a affirmé également avec conviction qu’il y avait au Bénin un espoir « sûr » pour un « futur encadrement fécond. ».
« Un nouveau jour se lève, et déjà, a-t-il souligné, on aperçoit des séminaristes et des novices modestes, pauvres de cœur, qui ne demandent qu’à servir le peuple de Dieu, humblement, dans l’amour et la fidélité ».
« Santo presto ! »
L’évêque a remercié en ce sens Benoît XVI pour l’année sacerdotale de 2009-2010. Cette année a été pour eux source d’abondantes grâces, par l’intercession du saint Curé d’Ars, « dont le chapeau, a-t-il confié, est conservé précieusement ici dans ce séminaire ».
L’évêque de Natitingou s’est ensuite fait le porte-parole « de tous les séminaristes, tous les prêtres, tous les consacrés, toutes les consacrées, tous les fidèles, et les évêques » pour demander à Benoît XVI la béatification de Mgr Gantin : « Santo presto »!
Mgr N’Koué a nommé Mgr Gantin à plusieurs reprises, sous les applaudissements de la foule : Mgr Gantin parmi les « vaillants prêtres, grands pasteurs et éminents cardinaux » qui sont sortis du séminaire Saint-Gall, un « prélat de grande valeur » qui repose aujourd’hui dans une chapelle du séminaire.
Il a rappelé également le rôle historique prestigieux du séminaire Saint-Gall, premier séminaire d’Afrique, qui fêtera ses 100 ans en 2014.
A la suite de Mgr N’Koué, un séminariste a salué Benoît XVI. Il a présenté le séminaire en précisant les trois branches de la formation : propédeutique, philosophat, théologat. « A la date d’aujourd’hui, a-t-il précisé, il y a 340 petits séminaristes et 515 grands séminaristes ».
Benoît XVI a offert au séminaire une copie de la mosaïque représentant la Vierge « Mater Ecclesiae » – « Mère de l’Eglise » – placée par Jean-Paul II sur une fenêtre du palais apostolique en action de grâce pour la protection de Marie le 13 mai 1981.
Anne Kurian