Moyen-Orient : chrétiens pour le meilleur et pour le pire

Par le patriarche Fouad Twal

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« Si cette terre du Moyen-Orient est vraiment chère [aux chrétiens], elle doit l’être pour le meilleur et pour le pire », estime Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, dans un entretien publié par le patriarcat.

Le patriarche a participé le 3 et 4 septembre 2013 à la rencontre entre les chefs et les représentants des Églises d’Orient, en Jordanie, où ont été abordés des thèmes tels que « le fondamentalisme et la persécution des chrétiens, la crise israélo-palestinienne, les vents de guerre sur la Syrie, avec les risques d’un après-conflit encore plus explosif ».

Le patriarche évoque aussi la fuite des chrétiens du Moyen-Orient : « Nous chrétiens, nous sommes un peu gâtés : au premier risque, nous sommes prêts à faire nos valises parce que nous savons que nous trouverons un accueil dans les pays occidentaux… Mais si cette terre du Moyen-Orient nous est vraiment chère, elle doit l’être pour le meilleur et pour le pire ».

Ce qui n’empêche pas d’oeuvrer pour la justice : « L’urgence majeure, ajoute-t-il, c’est de corriger le discours religieux de tant d’imams qui, de leurs mosquées, appellent à la violence contre les non-musulmans. Ensuite, il faut modifier les Constitutions de certains pays qui ne reconnaissent pas aux chrétiens les mêmes droits qu’à tous les autres citoyens ».

Cependant, quelle que soit la société dans laquelle il est, le chrétien va « à contre-courant » : « C’est un effort, une fatigue, constants, mais qu’exige la recherche de la vérité », insiste le patriarche.

Au sujet de la Syrie, « c’est une illusion de penser que le programme américain d’attaques ciblées puisse fonctionner de façon chirurgicale. La guerre donnera plus de force aux mercenaires djihadistes et salafistes », ajoute-t-il, réaffirmant un « non à la guerre », mais « oui à une solution politique ».

Si « le conflit interne des musulmans qui déchire le Moyen-Orient » est « une grande douleur », il ne doit pas cependant occulter « l’occupation militaire israélienne, le mur, le manque de liberté pour l’accès aux Lieux Saints », car la situation « s’est banalisée ».

Or, souligne le patriarche, « Jérusalem reste toujours le cœur de la situation et de l’Histoire. La Jérusalem que je connais est à présent une Jérusalem qui unit tous les croyants du monde et dans le même temps les divise. C’est une ville de contradiction. »

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ZENIT Staff

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