Encourager ceux qui se battent au coeur de la société

L’Eglise et les « mouvements populaires »

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L’Église met en lumière les « mouvements populaires », en « partageant les histoires de personnes qui se battent jour après jour pour jouer un rôle actif dans leurs sociétés et être des artisans de notre avenir commun ».

Le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical « Justice et Paix », a présenté la Rencontre mondiale des mouvements populaires vendredi dernier, 24 octobre, au Vatican : un événement qui a pour objectif « d’établir une communication, une coopération et une coordination constantes entre les mouvements citoyens et avec l’Église », afin de « stimuler le changement social en vue d’un monde plus juste ».

La rencontre, à laquelle participeront plus d’une centaine de personnes, est organisée par le dicastère, en collaboration avec l’Académie pontificale des sciences sociales et avec les dirigeants de différents mouvements, du 27 au 29 octobre 2014, à Rome.

Elle abordera cinq thèmes clés, a précisé le cardinal : « les défis croissants du logement, du travail, de la terre, de la violence et de l’environnement ».

Le cardinal Turkson, s’opposant à la culture du « rebut », a invité à « inclure les exclus » en « écoutant [leur] cri pour plus de justice et à y répondre de toutes nos forces ». Cela signifie « aller vers ceux qui sont dans les périphéries et accueillir les personnes marginalisées pour qu’elles deviennent pleinement membres de nos communautés, de nos économies et de nos sociétés », a-t-il expliqué.

« Elles doivent être les acteurs de leur propre vie, et pas seulement les destinataires passifs de la charité et des projets des autres. Elles doivent être les protagonistes des changements économiques et sociaux, politiques et culturels attendus », a-t-il ajouté.

A.K.

Présentation du card. Turkson

Excellence, Père Lombardi, Monsieur Grabois, chers amis,

Le pape François invite sans cesse l’Église à aller dans les périphéries de l’existence humaine pour embrasser les exclus, les marginaux, les personnes rejetées et risquant d’être mises au rebut.

Des personnes et des familles entières, des communautés et des peuples entiers, vivent dans la précarité – souvent avec d’énormes souffrances – en marge de la société, et ce ne sont pas seulement ceux que l’on appelle « pauvres », « en voie de développement » ou « le Sud ». Il est triste d’observer que, pratiquement tous les pays aujourd’hui semblent contaminés par la culture du « rebut » et comportent des populations croissantes de personnes marginalisées et rejetées, en particulier parmi les jeunes et les plus âgés.

Devant les défis de la mondialisation et de l’indifférence, « Evangelii gaudium » exhorte l’Église et le monde à écouter ce cri pour plus de justice et à y répondre de toutes nos forces (cf. EG n.188). En tant qu’Église et en tant que sociétés, nous devons apprendre à inclure les exclus. Cela signifie aller vers ceux qui sont dans les périphéries et accueillir les personnes marginalisées pour qu’elles deviennent pleinement membres de nos communautés, de nos économies et de nos sociétés.

Mais l’essentiel est d’abord d’écouter humblement : non seulement les souffrances, mais aussi les attentes, les espoirs et les propositions de ces personnes marginalisées. Elles doivent être les acteurs de leur propre vie, et pas seulement les destinataires passifs de la charité et des projets des autres. Elles doivent être les protagonistes des changements économiques et sociaux, politiques et culturels attendus.

Dans ce but, ces personnes s’organisent en groupes et mouvements populaires. Plus d’une centaine de représentants de ces organisations se rassemblent, du monde entier, pour la rencontre qui va avoir lieu ici la semaine prochaine. Ils vont se rencontrer pour partager, discuter et aborder cinq thèmes clés : les défis croissants du logement du travail, de la terre, de la violence et de l’environnement.

L’Église veut faire siens les besoins et les aspirations des mouvements populaires et se joindre à ceux qui, par le biais de différentes initiatives, font tout ce qu’ils peuvent afin de stimuler le changement social en vue d’un monde plus juste.

En même temps, diverses organisations populaires éprouvent un grand désir de rencontrer l’Église et de participer à cette recherche de profonds changements nécessaires au niveau local, régional ou global.

En juillet 2013, le monde entier a suivi le pape François lorsqu’il a traversé les « favelas » de Rio de Janeiro, pour communiquer le message simple mais puissant de l’amour de Dieu pour ces membres de la famille humaine qui, exclus par la société, risquent de se sentir aussi exclus de l’amour et de l’attention de Dieu. La proclamation de la miséricorde du Christ et de la providence de notre Père céleste, doit les rejoindre tous, quelle que soit leur condition de vie. Le pape François ne cesse d’inviter l’Église – ainsi que les décideurs dans le monde – à être pauvre pour pouvoir adresser un message crédible aux pauvres.

La Rencontre mondiale des mouvements populaires promet d’être un grand dialogue en vue d’établir une communication, une coopération et une coordination constantes entre les mouvements citoyens et avec l’Église à tous les niveaux.

Merci pour votre présence ici ce matin et merci de nous aider à partager les histoires de personnes qui se battent jour après jour pour jouer un rôle actif dans leurs sociétés et être des artisans de notre avenir commun. Merci !

Traduction de Zenit, Constance Roques

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Peter Turkson

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