« La guerre ne commence pas sur le champ de bataille » mais « dans le cœur, par les incompréhensions, les divisions, les envies, par cette lutte contre les autres », affirme le pape François.

Lors de l'audience générale de ce 22 octobre 2014 place Saint-Pierre, le pape a poursuivi ses catéchèses consacrées à l’Église, en méditant sur « l’Église Corps du Christ », qui est « son trait distinctif le plus profond et le plus beau ».

« Le baptême constitue une véritable renaissance qui régénère dans le Christ », rend les hommes « participants de ce qu’il est » et les « unit intimement » entre eux, « comme membres du même corps, dont il est la tête » : « ce qui en jaillit, alors, c’est une profonde communion d’amour », a-t-il souligné.

« Mais cette pensée doit susciter le désir de correspondre au Seigneur Jésus et de partager son amour », a ajouté le pape : « Pensons à ce qui se passe dans les communautés chrétiennes, dans certaines paroisses, pensons à toutes les divisions, toutes les envies, les médisances, toutes les incompréhensions et les marginalisations. »

Pour le pape, « c’est le début de la guerre. La guerre ne commence pas sur le champ de bataille : la guerre, les guerres commencent dans le cœur, par les incompréhensions, les divisions, les envies, par cette lutte contre les autres ».

La jalousie « détruit », a-t-il insisté : « Les jalousies gonflent et remplissent le cœur. Un cœur jaloux est un cœur acide, un cœur qui, au lieu d’avoir du sang, semble avoir du vinaigre ; c’est un cœur qui n’est jamais heureux, qui détruit la communauté. »

Que faire pour lutter contre ces destructions ? Le pape a cité des conseils concrets de l’apôtre Paul : « Ne pas être jaloux, mais apprécier dans les communautés les dons et les qualités de ses frères... Quand je sens monter la jalousie, parce cela arrive à tout le monde, je dois dire au Seigneur : "Merci, Seigneur, parce que tu as donné cela à telle personne" ».

En effet, « un cœur qui sait dire merci est un cœur bon, c’est un cœur noble, c’est un cœur qui est heureux ». Le pape a aussi encouragé à « se faire proche et prendre part aux souffrances des derniers et des plus démunis ».

Enfin, il a exhorté à « ne considérer personne supérieur aux autres... Il y a tellement de personnes qui se sentent supérieures », comme le pharisien de la parabole : « Je te remercie, Seigneur, parce que je ne suis pas comme celui-ci, je suis supérieur ».

« Ce n’est pas beau, il ne faut jamais parler comme cela. Et quand tu t’apprêtes à le faire, souviens-toi de tes péchés, de ceux que personne ne connaît, et humilie-toi devant le Seigneur en disant : "Mais toi, Seigneur, tu sais qui est supérieur, je me tais" », a ajouté le pape.