Serbie, Chine, Cuba: les petits pas de la Bibliothèque vaticane

La culture et la diplomatie, par Mgr Bruguès, op

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Les petits pas de la diplomatie du Vatican, de l’œcuménisme et de la nouvelle évangélisation passent aussi par la Bibliothèque vaticane, explique Mgr Jean-Louis Bruguès, op, bibliothécaire de la Sainte Eglise Romaine et archiviste des Archives secrètes du Vatican, au micro de Radio Vatican en italien (Federico Piana).

Il vient de ratifier des accords de coopération avec plusieurs bibliothèques d’Etat, notamment de la Serbie, de la Chine et de Cuba. 

Il souligne l’importance de la culture dans la diplomatie mais aussi pour les relations oecuméniques: « La culture, lentement, joue un rôle central dans la politique: non seulement la politique entre les Etats, mais aussi la politique intérieure d’un pays. Le pape Benoît XVI a expliqué que la nouvelle évangélisation passe par la culture. Cette Bibliothèque nationale importante a demandé à notre Bibliothèque du Vatican une relation de patronage. Nous l’avons fait à Belgrade, mais aussi en Bulgarie et plus récemment avec certains pays d’Amérique latine: Costa Rica, Cuba, la Colombie et le Chili. Avec ces pays, nous voulons développer une politique culturelle dans laquelle la Bibliothèque nationale pourrait jouer un rôle important. Ces pays n’ont pas, cependant, une tradition de la culture de la mémoire, elles ne pouvaient pas créer des bibliothèques ou des archives riches et donc elles ont demandé à la Bibliothèque du Vatican son patronage pour qu’elle devienne une mère pour leur culture. »

Et pour la Chine, Mgr Bruguès précise: « Avec la Chine ou mieux avec toute l’Asie, on doit procéder à une politique « des petits pas »: le gouvernement chinois actuel a su que la Bibliothèque du Vatican avait 1200 manuscrits chinois anciens de la dernière dynastie. Alors, ils nous ont demandé de passer ces manuscrits au scanner. J’ai mis deux conditions: premièrement, qu’ils paient le coût de la numérisation; et ensuite, l’organisation d’une exposition à Pékin à la fois du Saint-Siège et de la Chine communiste, malgré l’absence de relations diplomatiques. Ils viennent de me dire qu’on peut non seulement organiser une exposition à Pékin, mais aussi dans les grandes villes universitaires du pays. Ce sera en 2017. À mon avis, ces expositions – sont maintenant plusieurs expositions – pourraient être un premier petit pas vers une reconnaissance diplomatique mutuelle. »

Un protocole signé avec la Bibliothèque nationale de Serbie, qui prévoit l’échange de publications, des connaissances et des compétences dans le domaine de la collecte, du stockage, du traitement et de la protection des documents de la bibliothèque.  C’est, explique-t-il, une occasion historique pour fortifier les relations avec le gouvernement serbe et avec l’Église orthodoxe.

Mgr Bruguès rappelle que pendant la seconde guerre mondiale « Hitler ordonna de brûler la Bibliothèque nationale (serbe, ndlr), et brûler une bibliothèque c’est comme brûler une mémoire, effacer la mémoire. Ainsi tout le pays avait perdu la mémoire! Ils ont ensuite demandé à la Bibliothèque du Vatican de pouvoir récupérer quelque chose, quelques morceaux que nous avions de leur passé et donc de l’identité individuelle du pays. L’église locale est une Eglise orthodoxe dominante et donc nous avons eu une relation avec la bibliothèque nationale politique et humaniste et une relation avec le Patriarcat œcuménique. C’était – à mon avis – un fait très positif pour la petite Eglise catholique qui existe en Serbie: nous avons créé une vitrine pour l’Eglise catholique, donnant à cette petite Eglise plus de crédibilité, plus de visibilité ».


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ZENIT Staff

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