Pope Francis meets youth in Asunción del Paraguay

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«Un cœur libre!»: le vœu du pape François pour les jeunes (1/2)

Le pape François laisse le texte préparé pour improviser un dialogue avec les jeunes d’Amérique latine. Des centaines de milliers de jeunes de différents pays: une sorte de JMJ à Asuncion.

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« Un cœur libre ! » : c’est le premier vœu du pape François pour les jeunes d’Amérique latine lors de ce que l’on pourrait appeler la Journée mondiale de la jeunesse, la JMJ d’Asuncion. Il les encourage aussi à la solidarité.
Le pape François a rencontré les jeunes du Paraguay mais aussi d’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay et du Chili  sur la rive du fleuve Paraguay, à « Costanera » (Asuncion, Paraguay), à 17h ce dimanche 12 juillet (23h à Rome).
Les jeunes étaient arrivés depuis des heures, les pieds dans la boue à cause de la pluie de ces derniers jours : c’est l’hiver, en dépit des 24°C.
La jeunesse du Christ
A l’arrivée du pape ils ont scandé le leitmotiv de la JMJ de Madrid avec Benoît XVI : « Voilà la jeunesse du pape » « Esa es la juventud del Papa », et puis « Voilà la jeunesse du Christ » : « Esa es la juventud de Cristo ! ».
Ils ont acclamé l’arrivée de la Croix des JMJ, copie de celle donnée par Jean-Paul II aux jeunes du monde en 1986, a rappelé l’évêque chargé de la pastorale des jeunes, Mgr Ricardo Jorge Valenzuela Rios, évêque de Villarrica del Espiritu Santo. L’évêque a salué les 70 000 bénévoles, les “servidores” ici “pour servir le pape et l’Eglise”.
Au nom des jeunes, l’évêque a demandé au pape “si c’est possible, revenez vite au Paraguay”, sous les acclamations déchaînées des jeunes.
Après des chorégraphies colorées et inspirées par les gestes du semeur, deux  jeunes ont présenté leurs témoignages.
Liz Fretes, infirmière de 25 ans, dont la maman est atteinte d’Alzheimer. Elle a évoqué comme un modèle pour sa vie la jeune carmélite paraguayenne Chiquitunga qui pourrait bien être la seconde sainte du Paraguay après saint Roch Gonzalez.
Un jeune de la campagne, adopté en ville, aujourd’hui orphelin qui a eu l’expérience de la drogue et de la solitude, Manuel de los Santos Aguiler, 18 ans, témoigne qu’après avoir été exploité et être tombé dans des dépendances, qu’il a fait l’expérience de Dieu au cours d’une retraite, ce qui lui a permis de une nouvelle vie.
Un cœur libre
Les jeunes ont ensuite écouté la lecture des Béatitudes et le jeune lecteur, Orlando, a demandé au pape de prier pour que les jeunes aient un “coeur libre” : « Orlando s’est approché pour me saluer, et il ma dit qu’il me demandait de prier pour la liberté de chacun de nous, de tous. C’est la bénédiction qu’Orlando a demandé pour chacun de nous. C’est la bénédiction que nous demandons maintenant tous ensemble ! »
C’est cette prière d’Orlando sur laquelle le pape s’est appuyé dans son dialogue avec les jeunes.
« La liberté, parce que la liberté est un cadeau que Dieu nous donne, mais il faut savoir le recevoir, il faut savoir tenir son cœur libre, parce que nous savons tous que dans le monde il y a tellement de liens qui attachent notre cœur. Et ils ne laissent pas notre cœur être libre. L’exploitation, le manque de moyens de subsistance, la dépendance de la drogue, la tristesse, toutes ces choses nous enlèvent notre liberté », explique le pape avant de remercier Orlando : « Donc, tous ensemble, nous remercions Orlando d’avoir demandé cette bénédiction d’avoir un cœur libre, un cœur qui puisse dire ce qu’il pense, qui puisse dire ce qu’il ressent, et qui puisse faire ce qu’il pense et ce qu’il sent.  Voilà un cœur libre ; Et c’est ce que nous allons demander tous ensemble : cette bénédiction qu’Orlando a demandée pour tous. »
Il prie avec les jeunes : « Répétez avec moi : Seigneur Jésus, donne-moi un coeur libre qui ne soit pas esclave de tous les pièges du monde, qui ne soit pas esclave des commodités, des tromperies, qui ne soit pas esclave d’une bonne vie, qui ne soit pas esclave des vices, qui ne soit pas esclave d’une fausse liberté, qui serait de faire ce qui me plaît à chaque moment. »
« Merci Orlando, insiste le pape, de nous avoir fait nous rendre compte qu’il faut demander d’’avoir un coeur libre, en le demandant tous les jours. »
Enseigner la solidarité
Le pape indique ensuite les enseignements à tirer des deux témoignages de Liz et de Manuel.
« Liz nous enseigne une chose – de même que Orlando nous a appris à prier pour avoir un cœur libre. Par sa vie, Liz nous enseigne qu’il ne faut pas être comme Ponce Pilate, se laver les mains. Liz pouvait tranquillement mettre sa maman dans une maison et sa grand-mère dans une autre et vivre sa vie de jeune en s’amusant, en étudiant ce qu’elle voulait, mais Liz a dit non. La  grand-mère, la maman. Et Liz est devenue d’esclave, une servante et si vous voulez, encore plus fort, en dans une « domestique » de la grand mère et de la maman et elle l’a fait avec affection. Au point, disait-elle, que les rôles se sont intervertis: elle a fini par être la maman de sa maman, étant donné la façon dont elle s’en occupait de sa maman avec cette maladie si cruelle qui confond les choses. Et jusqu’ici, ses 25 ans, elle a brûlé sa vie en servant sa maman et sa grand-mère. »
« Toute seule ? demande le pape.  Non ! Liz n’était pas toute seule: elle a dit deux choses qui doivent nous aider. Elle a parlé d’un ange, d’une tante qui a été comme un ange. Et elle a parlé de la rencontre avec les amis en fin de semaine, avec la communauté de jeunes d’évangélisation qui nourrit sa foi. Et ces deux anges, cette tante qui la protégeait et ce groupe de jeunes lui donnaient plus de force pour aller de l’avant. Cela s’appelle la solidarité, comment cela s’appelle-t-il? » « Solidarité! » répondent les jeunes.
Le pape a repris : « Quand on se charge des problèmes des autres. Et elle a rencontré là un havre de paix pour son cœur fatigué. Mais il y a une chose qui nous échappe. Elle n’a pas dit : « Bien, ceci et pas plus ».  Elle a étudié et elle est infirmière. Et en faisant tout cela, l’aide, la solidarité qu’elle a reçue de vous, de votre groupe, qu’elle a reçue de cette tante, qui était comme un ange, l’ai aidé à continuer. Et maintenant, à 25 ans, elle a la grâce qu’Orlando nous faisait demander. Elle a un cœur libre. »
« Liz, poursuit le pape, accomplit le quatrième commandement: Honore ton père et ta mère. Liz nous montre que sa vie, elle la brûle au service de sa mère. C’est un degré très haute de solidarité. C’est un degré d’amour. Un témoin.  « Père, donc, on peut aimer ? » Là, vous avez quelqu’un qui nous enseigne à aimer. »
« En premier, liberté, cœur libre, résume le pape. Donc tous ensemble, en premier un cœur libre. Secundo, solidarité pour accompagner. Solidarité : c’est ce que nous enseigne ce deuxième témoignage. »
(à suivre)

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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