La situation reste critique dans la cathédrale de Tanger, au Maroc, où, depuis une semaine l’équipe diocésaine tente de régler les problèmes des migrants expulsés des appartements.

Dans un communiqué publié le 7 juillet, parvenu à Zenit, l’archevêque de Tanger, Mgr Santiago Agrelo explique la situation actuelle.

Des migrants expulsés des appartements qu’ils occupaient dans le quartier de Bujalef à Rabat ont été accueillis dans la cathédrale de Tanger :« Dans la nuit du 1er juillet, le parvis a été ouvert afin d’accueillir les évacués et il a été fait en sorte que tous aient quelque chose à manger .»

Deux jours plus tard,  l’équipe de TAM (Tanger Accueil Migrants) de la Délégation diocésaine des Migrations, qui depuis des années s’occupe des migrants séjournant à Tanger, « a pris en charge la gestion de la situation, particulièrement sensible à l’agglomération du grand nombre de personnes sans abri et sans rien, dont de nombreuses femmes avec enfants ».

Un « plan d’action » a été élaboré. Il accordait «  la priorité aux femmes enceintes, aux femmes avec enfants, aux femmes célibataires, aux mineurs et à deux hommes avec enfants à charge. »

« Cette urgence, gérable, s’est cependant transformée en une situation insoutenable du fait qu’aux migrants expulsés de Bujalef s’en sont ajoutés d’autres, qui ne se trouvaient pas dans la même situation de besoin » : cette situation avait été provoquée par « une rumeur » affirmant que « l’Église assurait refuge et nourriture » aux migrants.

À cause du nombre inacceptable de migrants, l’équipe diocésaine a été obligée de fermer le parvis. La célébration de la messe n’a pas été possible samedi et dimanche : « Cela a constitué un moment extrêmement difficile pour tous », explique l’archevêque de Tanger.

En ce moment, l’Église offre un refuge temporaire à 69 femmes et enfants et à un veuf accompagné de deux enfants. Il reste à accueillir 11 femmes et un veuf avec trois enfants.

Pendant une rencontre avec le maire de la ville, Mgr Agrelo a présenté un nouveau plan d’action qui inclut « une aide immédiate » aux plus nécessiteux, dont 11 femmes, un veuf et ses trois enfants qui sont toujours dans la rue.

Le 6 juillet, à 23h00, le maire de Rabat est venu rencontrer les migrants dans l'atrium de la cathédrale. Il les a assurés d’avoir pris « cette question à cœur » et il a promis de trouver une solution du problème lors de la réunion avec les partenaires sociaux jeudi ou vendredi prochain.

L’équipe de TAM continue à aider les migrants expulsés à chercher un logement en les accompagnant pour signer le contrat et payer le loyer.