Prostitution, travail forcé, réfugiés, castes, mafias et trafics d’organes : autant d’urgences sociales affrontées lors de leur rencontre au Vatican par les maires de 70 villes du monde, en lien avec les changements climatiques : une mise ne œuvre de « l’écologie intégrale » prônées par le pape François dans Laudato Si’.

Près de 70 maires du monde entier se sont retrouvés mardi au Vatican, à l’initiative des académies pontificales des Sciences et des Sciences Sociales, pour discuter de la double lutte contre le réchauffement climatique et contre la traite des êtres humains, dans le sillage de Laudato Si’.

Certains représentants de ces villes s’étaient exprimés avant même la rencontre, comme Mme Anne Hidalgo, maire de Paris (cf. Zenit du 17 juillet 2015).

D’après les Nations Unies, 1000 milliards de dollars sont nécessaires pour « décarboniser » l’économie, autrement dit, pour réduire les émissions de CO2 de nos énergies, souligne Radio Vatican. « Mais il n’est pas trop tard pour agir », ont répété les maires.

« Tous ont évidemment le regard tourné vers la COP21, le prochain grand rendez-vous international sur le climat, en fin d’année à Paris », ajoute Radio Vatican qui résume plusieurs témoignages.

Prostitution et esclavage

Le témoignage de Karla Jacinto, une victime de prostitution, a ouvert la journée. Dès l’âge de 12 ans, elle a été enfermée dans une maison close mexicaine jusqu’à ce qu’elle s’en échappe. Elle a alors 16 ans.

Ana Laura Perez James a elle vécu pendant cinq ans enchaînée et contrainte de travailler parfois 20 heures par jour : « Ce n'est pas possible que cela existe encore, ce n'est pas possible que nous restions aveugles » face à cette situation, a-t-elle lancée aux maires.

Migrations et réfugiés

Autre thème lié à l’esclavage moderne : celui des migrants, dénoncé avec force. « Le sort qui attend les migrants en Méditerranée est comparable à la traite des personnes », affirme ainsi Giusi Nicolini, maire de Lampedusa, l’île au sud de la Sicile où débarquent régulièrement des migrants.

Trafic d’organes, mafias et castes

À la tribune, les élus ont encore dénoncé le trafic d’organes, la mafia ou le système des castes, « forme la plus grave de l’esclavage », selon Tony Chammany, le maire de Cochin, en Inde.

Dans la région de cet élu indien, le Kerala, dans le sud-ouest du pays, les précipitations cette année seront encore en deçà de la normale, « une catastrophe pour les agriculteurs qui ne trouvent pas de recettes financières, et qui seront donc plus en proie à l’esclavage ».

Récemment, il avait déclaré : « « La menace du changement climatique plane sur notre planète et ses conséquences vont certainement changer l'ordre et le système mondial. Nous avons tous besoin de travailler ensemble pour résoudre le problème au niveau mondial, national et local. Nous espérons que le Sommet du Vatican sur le sujet changera la façon dont nos nations et nos villes vont aborder la question. Nous espérons que les nations et les villes respecteront leur engagement. Travaillons ensemble à faire en sorte que notre planète soit plus résistante grâce à la coopération entre les institutions et les individus, entre la science et la gouvernance. »