Les jeunes Irakiens attendent le pape François © patriarcat latin de Bagdad

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Irak : le geste d’amour « extrême » du pape François

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Point presse de Matteo Bruni avant le voyage

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Le pape François sillonnera l’Irak en faisant étape à Bagdad, Najaf, Nassiriya, Erbil, Mossoul, et Qaraqosh, du 5 au 8 mars 2021. Un 33e voyage apostolique très attendu, dans un pays à majorité chiite, ravagé par la guerre, auquel le pape tenait particulièrement : un acte d’amour « extrême, a affirmé le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège en présentant l’événement à la presse, trois jours plus tôt.

« Toutes les précautions ont été prises », a assuré Matteo Bruni, répondant aux réserves émises sur le risque sécuritaire et sanitaire du déplacement. Il a interprété ce voyage comme « un acte d’amour » pour le peuple irakien et pour les chrétiens. Et tout acte d’amour « peut être considéré comme extrême ». Sans « perdre de vue les conséquences », a-t-il ajouté, le pape regarde aussi le besoin des chrétiens, qui comptent pour moins de 1% de la population, « de recevoir attention, considération, amour ». Sans oublier qu’il s’adressera « à une région beaucoup plus vaste que l’Irak ».

Durant ces quatre jours, le pape se déplacera en voiture fermée, ne rencontrera pas la foule dans les rues, et seules quelques centaines de personnes participeront aux rencontres officielles en gardant leurs distances (à l’exception de la messe au stade d’Erbil où sont attendus quelque 10 000 représentants de toutes les paroisses du pays).

Mais les chrétiens pourront suivre par les médias et « savoir que le pape est là pour eux », avec le message « qu’il est possible d’espérer même dans une situation très compliquée », a affirmé le porte-parole du Vatican. Le chef de l’Eglise catholique souhaite « être auprès des chrétiens, d’un peuple qui a souffert », il souhaite ouvrir un avenir, « témoigner de l’Evangile », et répondre à « l’enthousiasme des communautés locales ».

Il sera accompagné d’une délégation de 65 membres – dont une femme, Regina Lynch, membre de la Réunion des Œuvres d’Aide aux Églises Orientales, les cardinaux, Sandri, Filoni, Guixot, et Parolin ainsi que Mgr Gallagher – et de 75 journalistes à bord du vol papal.

Le vendredi 5 mars, le pape s’envolera à 7h30 de l’aéroport de Rome Fiumicino pour Bagdad, à bord d’un avion de la compagnie Alitalia qui couvrira près de 3000 km en 4h30. Pour ce voyage, le pape a choisi d’orner son siège d’une effigie de Notre Dame de Lorette, protectrice des aviateurs.

Il arrivera à 14h heure locale (12h à Rome) à l’aéroport international de Bagdad, où il sera accueilli par le premier ministre, avec lequel il s’entretiendra dans une salle de l’aéroport.

Ensuite, le pape doit être reçu en privé au palais présidentiel de Bagdad, par le président de la République Barham Saleh. Outre une cérémonie de bienvenue, il doit aussi y rencontrer les autorités du pays et le Corps diplomatique, devant lesquels il prononcera son premier discours.

Au terme de ce premier jour, il a rendez-vous à 16h40 (14h40 à Rome) avec les évêques, les prêtres, les religieux, les séminaristes et les catéchistes irakiens, dans la cathédrale syro-catholique “Notre-Dame du Salut” à Bagdad. L’édifice a été restauré en 2012 après une attaque sanglante d’Al-Qaïda deux ans plus tôt. Le pape y prononcera également un discours et rencontrera des personnes handicapées, au cours d’une célébration où résonnera l’araméen, langue du Christ et langue liturgique des chrétiens syriaques.

Le lendemain, samedi 6 mars, il prendra plusieurs avions avec Iraqi Airways : il est d’abord attendu à Nadjaf, une ville à quelque 150 km au sud de la capitale (45 minutes de vol), considérée comme le berceau de l’islam chiite. C’est là, où l’on trouve le plus grand cimetière musulman du monde, qu’aura lieu sa rencontre avec le Grand Ayatollah Al-Sistani à 9h (7h à Rome).

La journée se poursuivra à Nassiriya (sur la plaine d’Ur), située à l’ouest, à un peu plus de 200 km que le pape franchira en 50 minutes de vol. Il participera à une rencontre interreligieuse à 11h30 (9h30 à Rome) avec une centaine de personnes, dont des yézidis et des juifs, et il y prononcera son troisième discours du voyage, avant de rentrer à Bagdad (310 km, 50 minutes).

A 17h30 (15h30 à Rome), le pape célébrera une messe – pour la première fois de l’histoire des pontificats, en rite chaldéen – dans la cathédrale chaldéenne de “Saint Joseph”.

Le dimanche 7 mars, il reprendra l’avion à 7h15 (5h15) pour se rendre à Erbil (330 km au nord, 1h de vol). Il y sera accueilli à l’aéroport par les autorités civiles et religieuses de la région autonome du Kurdistan irakien, dont le président est Netchirvan Barzani.

De là, il prendra un hélicoptère militaire pour rejoindre Mossoul à 86 km à l’ouest, en une demi-heure. Le pape doit prier pour les victimes de la guerre, sur la place de l’église (Hosh al-Bieaa) à Mossoul. Il présidera l’inauguration d’une plaque commémorative de sa visite et un lâcher de colombe en signe de paix.

Puis il reprendra l’hélicoptère pour Qaraqosh – à 32 km – où la communauté chrétienne l’entourera dans l’église de l’“Immaculée Conception” à 11h30 (9h30 à Rome). Ce sera son quatrième discours officiel du déplacement.

De retour à Erbil, le pape y célébrera la messe dominicale à 16h (14h à Rome) dans le stade “Franso Hariri”. Il rentrera ensuite le soir sur Bagdad, en avion, pour sa dernière nuit dans le pays.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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