Sainte-Marthe 2019 © Vatican Media

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Sainte-Marthe: «Donner sa vie dans l'amour, la vérité, la vie quotidienne, la famille», homélie

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Le pape François évoque les martyrs d’aujourd’hui

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« La vie a de la valeur quand elle est donnée, donnée dans l’amour, dans la vérité, donnée aux autres, dans la vie quotidienne, dans la famille. #SantaMarta » : c’est le tweet posté sur le compte du pape François, @Pontifex_fr, ce vendredi 7 février 2019.
La phrase est tirée de son homélie pour la messe matinale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican. Il a évoqué les martyrs de notre époque.
Le pape a méditer sur les quatre protagonistes de l’Évangile de ce jour sur la mort de saint Jean-Baptiste: le roi corrompu, la femme haineuse, la danseuse vaniteuse, et le prophète fidèle, rapporte Vatican News (Alessandro di Bussolo).
Le récit met en scène quatre protagonistes: Hérode, le roi « corrompu et indécis», Hérodiade la femme de son frère, « qui ne savait que haïr », Salomé, « la danseuse vaniteuse », et le prophète décapité en prison.
Le martyre de Jean-Baptiste
C’est en méditant sur la vie donnée de saint Jean-Baptiste que le pape explique : la vie n’a de valeur que lorsqu’elle est donnée aux autres « dans l’amour, la vérité, la vie quotidienne, dans la famille ».
Il revient sur la scène où les disciples de Jean viennent récupérer son corps  et lui donnent une sépulture : « Le plus grand finit ainsi », commente le pape qui précise que « Jean savait tout cela », il l’avait dit dès le début, en parlant de Jésus: « Il faut qu’il croisse et que je diminue », et lui s’est finalement « diminué jusqu’à la mort ». En tant que « précurseur du Christ » c’est lui qui le désigna à ses disciples, et sa lumière « s’est éteinte peu à peu », jusqu’à « l’obscurité de cette cellule », où, seul, en prison, il est décapité.
Puis le pape médite sur les causes de ce martyre : « des attitudes humaines qui portent à prendre la vie d’un chrétien, d’une personne honnête et à en faire un martyr ».
Le roi, corrompu
Le roi Hérode croyait que « Jean était un prophète », « il l’écoutait volontiers », dit l’Evangile, et il voulait le ménager.
Jean déplorait clairement son péché d’adultère : « Hérode entendait la voix de Dieu qui lui disait : “change de vie”, mais il ne parvenait pas à le faire. Le roi était corrompu, et il est difficile de sortir de la corruption ».
Hérode tentait de jongler entre sa vie d’adultère, les nombreuses injustices qu’il accomplissait et sa conscience qui savait que Jean était un saint homme : c’était « insoluble ».
Hérodiade, la haine
Le pape rappelle qu’Hérodiade, la femme du frère du roi, tué par Hérode qui la convoitait, haïssait Jean, car il parlait clairement et il actualise la leçon à tirer: « Et nous savons tous que la haine est capable de tout, c’est une grande force. La haine est le souffle de satan. Il ne sait pas aimer, il ne peut pas. Son “amour”, c’est la haine. Et cette femme avait en elle l’esprit diabolique de la haine ».
Salomé, la vanité
A la fille d’Hérodiade, Salomé, dont la danse plut au roi et à ses commensaux du roi, le roi Hérode fait une promesse inconsidérée: « Je te donnerai tout ce que tu veux ». L’Evangile rapporte les paroles similaires du Tentateur à Jésus, fait observer le pape: « Si tu te prosternes devant moi, je te donnerai tous les royaumes de la terre ».
Jean, une vie donnée
Le pape démasque le ressort de cette mort tragique : « Derrière ces personnages, se cache le diable, semeur de haine dans le cœur d’Hérodiade, semeur de vanité dans le cœur de la jeune fille, semeur de corruption dans le cœur du roi ».C’est ainsi que  Jean meurt dans sa cellule, dans l’anonymat, « comme tant de nos martyrs », fait remarquer le pape. Et sa mort constitue le témoignage « d’un grand homme et d’un grand saint » : «La vie n’a de valeur que lorsqu’elle est donnée dans l’amour, dans la vérité, donnée aux autres, dans la vie quotidienne, dans la famille », conclut le pape François.
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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