Italie : la naissance de Maria, un "baume providentiel"

Quand la vie surgit de la mort

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Maria respire avec une petite sonde mais elle va bien. Le bébé est né, prématuré d’un peu plus d’un kilo, le 20 décembre, à l’Hôpital Cardarelli de Naples : un « baume providentiel pour les blessures » de deux familles et de tout un village. Car sa mère, Carolina Sepe, se trouve dans le coma depuis le 25 août : elle a été touchée à la tête par une balle tirée par un voisin. Un conflit avait éclaté pour des motifs futiles. Le père de Carolina, Vincenzo – le seul que le meurtrier voulait tuer… -, et sa grand-mère, Bettina, ont perdu la vie. Cette histoire tragique a secoué et divisé le village de Lauro, dans la province d’Avellino, en Italie du Sud.

Ce conte de Noël tragique reflète les paroles du pape François : Noël ne peut se réduire à « une image édulcorée de conte de fée qui n’existe pas dans l’Évangile ».

Le curé de l’Eglise de Sainte Marguerite et Saint Potito, le P. Louis Vitale, raconte, à Radio Vatican, comment la nouvelle de la naissance de Maria a été accueillie. Maria a aussi un « grand » frère, le petit Eliseo.

« La nouvelle a été accueillie avec soulagement, avec joie, parce c’est vraiment un signe d’espérance, après un homicide absurde survenu précisément la veille de la fête du Saint Patron. La vie qui naît malgré les conditions gravissimes de sa mère, Carolina ; qui est dans me coma depuis ce jour, et les efforts des médecins, et le fait qu’on soit à la Noël, justement au moment de la naissance du Seigneur, que cet événement ait apporté la joie et l’espérance à ces familles détruites dans un moment de folie inimaginable, a été accueilli avec une grande joie, avec un grand soulagement. »

Le papa, Gimapiero Siniscalchi a voulu, explique le prêtre, que la petite-fille porte le nom de la Vierge Marie : « Son papa s’est accroché à la foi : cela semblait vraiment l’unique chose à faire, l’unique réalité vers laquelle se tourner, l’unique point d’appui possible dans une situation d’impuissance absolue. Cette naissance est le signe de la protection de la Vierge Marie sur cette famille, et je crois qu’elle pourra être pour eux la possibilité de réaliser qu’une prière faite avec foi, si elle entre dans le dessin de Dieu, peut vraiment être considérée comme déjà exaucée. »

« Cette naissance peut apporter un peu de paix, ajoute don Vitale, parce que les esprits sont encore sous le choc. Les familles – aussi bien celle des morts que celle du meurtrier – sont évidemment très perturbées et bouleversées. D’un côté, la colère pour une chose aussi absurde, pas facile à accepter. La naissance de Maria peut se voir réellement comme un baume providentiel pour les blessures qui, j’espère, pourront se cicatriser. Et on perçoit ces signes d’espérance : normalement nous sommes portés à voir tout ce qui ne va pas, nous sommes très forts pour analyser, pour voir les choses qui ne vont pas ; par contre celles que la grâce du Seigneur fait tourner à notre avantage sont moins visibles et tout de suite oubliées. Il est utile dans ces circonstances, de signaler aussi tout le bien que le Seigneur met dans nos vies, tant de signes d’espérance, tant de signes de sa présence, de sa proximité qui sont abondants, depuis l’expérience sur terre et de la vie terrestre de Jésus, dès que l’on se tourne vers le Seigneur avec confiance. »

Il explique ainsi le déchaînement de la violence : « L’homme abandonné à lui-même est capable de cela et d’autres choses. C’est la conséquence du fait que nous abandonnons Dieu, nous nous éloignons de lui. Dieu nous a confié mutuellement les uns aux autres et il a dit : « Aidez-vous le uns les autres ». Et quand ce n’est pas le cas, on est pris ensuite de ces crises de folie qui sont absolument injustifiables. Je crois que l’éloignement de Dieu en est le motif. Du moins je donnerais cette clé de lecture. »

Traduction d’Hugues de Warren pour Zenit

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ZENIT Staff

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