Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, est au Kazakhstan depuis le 20 septembre, dans le cadre du dixième anniversaire du Congrès des leaders des religions mondiales et traditionnelles.
Dix ans de dialogue
Le cardinal, invité par Kairat Mami, président du sénat kazakh et chef du secrétariat du Congrès, rencontrera à cette occasion les responsables de l’Eglise catholique locale.
Radio Vatican rappelle que le Congrès des leaders des religions mondiales et traditionnelles représente une institution importante de promotion du dialogue interreligieux. Les grands monothéismes et les religions asiatiques – hindouisme, bouddhisme, taoïsme – et les religions traditionnelles d’Asie ou d’Afrique y sont représentées.
Depuis 2003, il se réunit tous les trois ans, soutenu par le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbayev, et le Saint-Siège a toujours tenu à y envoyer une délégation.
Le Kazakhstan est caractérisé par une grande diversité religieuse. Sur une population de quelque 15 millions d’habitants – et plus de 4 000 réfugiés -, le pays compte 42,7 % de musulmans, 40,2% d’agnostiques, 16,7 % de chrétiens et 0,4 % de représentants d’autres religions, selon les chiffres de l’AED.
Depuis Jean-Paul, des relations régulières
Le pape Jean-Paul II s’y est rendu en 2001 et, en présence de la plus haute autorité musulmane du pays, le grand Mufti Absattat Derbassalie, et du président Kazakh, il y avait lancé un appel dramatique à la paix, car c’était juste après les attentats du 11 septembre: « Nous ne devons pas laisser ce qui s´est passé provoquer des divisions encore plus grandes. La religion ne doit jamais être utilisée comme motif de conflit. De ce lieu, j´invite à la fois les chrétiens et les musulmans à élever une intense prière à Celui, Dieu Tout-Puissant, dont nous sommes tous les enfants, afin que le suprême bien de la paix règne dans le monde. »
A la veille de la visite de Jean-Paul II, le mufti du Kazakhstan avait demandé aux huit millions de musulmans du pays d’accueillir leur « grand hôte » les bras ouverts, et il les avait encouragés à participer à l’Eucharistie présidée par le pape le dimanche 23 septembre, à Astana, place de la Mère Patrie. Pour la grande majorité des milliers de musulmans, c’était la première fois qu’ils étaient présents à une célébration catholique.
Le pape Benoît XVI a reçu le président Noursoultan Nazarbayev au Vatican en 2009. En février dernier, une délégation kazakhe emmenée par le président du sénat s’est rendue au Vatican. Elle a participé à l’audience générale de Benoît XVI, qui a encouragé le dialogue interreligieux en les saluant (cf. Zenit du 6 février 2013).
Un voyage récent
Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a lui-même effectué récemment un voyage au Kazakhstan (13-17 septembre).
« Maillon entre l’Europe et l’Asie », le Kazakhstan a « un rôle central dans les échanges entre les deux continents » et dans le « dialogue de la charité avec les croyants de l’Islam », a déclaré le cardinal dans son homélie.
La visite a revêtu un caractère oecuménique et une dimension interreligieuse avec la rencontre avec l’Imam d’Astana, à la mosquée.
« Le Kazakhstan est un pays où l’on peut vivre une vie religieuse fondée sur l’exercice de la liberté religieuse, sur le dialogue, sur le respect mutuel », fait observer le cardinal Sandri au micro de Radio Vatican. Il remarque « l’atmosphère générale de paix et de communion » entre les diverses composantes religieuses.
Le Kazakhstan et le Saint-Siège entretiennent des relations diplomatiques depuis le 17 octobre 1992. Depuis 2008, le nonce est Mgr Miguel Maury Buendia, Espagnol, 57 ans. Et l’ambassadeur du Kazakhstan près le Saint-Siège – également ambassadeur en Suisse – est M. Mukhtar Tleuberdi, depuis le 17 décembre 2009. C’est ce qui explique que le site de l’ambassade du Kazakhstan à Berne consacre une page aux relations avec le Saint-Siège.