Plus de 12.000 personnes ont participé à des « célébrations symphoniques et catéchétiques » présidées par le cardinal polonais Stanislas Dziwisz à Auschwitz. Parmi elles de nombreuses personnalités des mondes catholique et juif.
Les célébrations se sont achevées dimanche 23 juin, au Camp d’extermination d’Auschwitz, par un concert, devant « la Porte de la mort », donné par l’orchestre du Chemin néocatéchuménal.
L’œuvre musicale, intitulée « La Souffrance des Innocents », a été composée par le co-fondateur et responsable international du Chemin, Kiko Argüello, et s’inscrivait dans le cadre des célébrations organisées en hommage aux millions de victimes de l’Holocauste – la Shoah – et à toutes les victimes innocentes de nos jours.
Au cours de la « célébration symphonique », différentes personnalités juives sont intervenues : le rabbin Greenberg, ancien président du Jewish Life Network et de la Steinhardt Foundation, le rabbin Rosenbaum, Secrétaire général du Conseil des rabbins d’Amérique du nord et le rabbin David Rosen, président du Comité international juif pour les relations interreligieuses et responsable des relations avec le Saint-Siège.
La symphonie a été présentée par le compositeur, Kiko Argüello, qui a expliqué les différents mouvements intitulés : Gethsémani, Lamentations, Pardonne-leur, L’Epée, Sh’ma Israël et Resurrexit.
L’œuvre musicale évoque la Vierge Marie au pied de la Croix : « Nous voyons la Vierge Marie soumise au scandale de la souffrance des innocents vécue dans sa chair et dans celle de son Fils. « Oh, quelle souffrance! », chante la voix tandis qu’une épée transperce son âme », explique Kiko Argüello.
« Quel grand mystère que cette souffrance de tant d’innocents qui pâtissent pour les péchés d’autrui : incestes, violences inouïes, cette interminable file de femmes et d’enfants conduits vers les chambres à gaz et la profonde souffrance d’un des gardiens qui entend une voix dans son cœur lui susurrer ‘fais la queue et vas avec eux vers la mort’, sans savoir d’où vient cette voix », ajoute le fondateur du Chemin Néocatéchuménal.
« Certains disent, conclut-il, qu’après l’horreur d’Auschwitz il est impossible de croire en Dieu. Cela n’est pas vrai, car Dieu s’est fait homme justement pour prendre sur lui la souffrance de tant d’innocents. Il est l’innocent par excellence, l’Agneau conduit à l’abattoir, Celui qui n’ouvre pas la bouche pour prendre sur lui tous les péchés ».
Cette célébration symphonique et catéchétique se voulait un pont entre l’Eglise catholique et le peuple juif, afin de favoriser de bons rapports et liens d’amitié, comme l’avaient demandé, en tant d’occasions, Jean Paul II et Benoît XVI.
Le pape François, lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, avait exprimé le même désir à tant d’occasions. Ses liens d’amitié avec de grands rabbins illustrent ses excellentes relations avec le peuple juif.
L’Orchestre du Chemin, dirigé par Pau Jorquera, a interprété cette symphonie dans de nombreuses villes du monde, dont Jérusalem, Bethléem, Paris, Madrid, Boston, New York, Chicago et Düsseldorf. De nombreux juifs qui ont assisté aux concerts se sont dit profondément touchés par la musique et sa signification.
L’orchestre se produira ensuite à l’Opera House de Budapest (Hongrie), à l’occasion d’une autre célébration symphonique et catéchétique, cette fois-ci présidée par le cardinal Peter Ërdo, qui s’est dit très enthousiaste de l’initiative.
Six cardinaux participaient à l’événement : l’archevêque de Cracovie, Stanislas Dziwisz; l’archevêque de Varsovie, Kazimierz Nycz; l’archevêque de Vienne, Christoph Schönborn; le président émérite du Conseil pontifical « Cor Unum », Paul Josef Cordes; le président du Conseil pontifical pour les laïcs, Stanislas Rylko et l’archevêque de Palerme, Paolo Romeo.
Parmi les évêques étaient présents notamment : l’archevêque de Gniezno et primat de Pologne, Mgr Józef Kowalczyk; le président de la Conférence épiscopale polonaise, Mgr Jozef Michalik; l’archevêque de Lublin, Mgr Budzik; l’archevêque de Varsovie, Mgr Henryk Hoser; l’archevêque de Miami, Mgr Thomas Wenski.
Traduction d’Océane Le Gall