Le président Peres reçu au Vatican

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Pour la paix dans la région

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Le pape François a reçu ce 30 avril au Vatican le président israélien Shimon Peres : la paix a été au cœur des entretiens.

Le président Peres a été accueilli au Vatican par un piquet d’honneur de la Garde suisse pontificale. L’entretien de 30 minutes a eu lieu avec l’aide d’un interprète en la bibliothèque privée du palais apostolique.
 
Relancer le processus de paix
Selon le communiqué du Saint-Siège, le pape et le président israélien ont exprimé leur souhait de voir « reprendre rapidement les négociations entre Israéliens et Palestiniens afin que, grâce à des décisions courageuses et à la disponibilité des deux parties, et grâce au soutien de la communauté internationale, on trouve un accord respectueux des aspirations légitimes des deux peuples », de façon à « contribuer de manière résolue à la paix et à la stabilité de la région ».

A l’ordre du jour également la question de Jérusalem et la Syrie où le Saint-Siège et Israël souhaitent une solution politique qui « privilégie la logique de la réconciliation et du dialogue ».

Toujours selon le Vatican, le pape et le président ont aussi évoqué les rapports bilatéraux entre Israël et le Saint-Siège et les questions concernant les relations entre l’Etat et les communautés catholiques.

Il ont pris acte des « progrès notables enregistrés par la Commission bilatérale de travail » chargée de « l’élaboration d’un accord sur les questions d’intérêt commun », notamment fiscaux, prévus, rappelons-le, par l’Accord fondamental du 30 décembre 1993.

Au début de l’entretien, indique l’ambassade d’Israël près le Saint-Siège, le président Peres a salué le pape en disant : « Votre élection comme pape est un message de bienvenue au monde entier, et pas seulement aux catholiques. Votre action est marquée par l’humilité, la poursuite de la paix et pas par la force. Elle crée un nouvel esprit d’espérance pour la paix, de dialogue entre les nations, et pour la promotion d’une solution à la pauvreté et l’analphabétisme mondial. »

« Malheureusement, a repris le président, beaucoup de responsables religieux du Moyen-Orient et dans le monde, qui soutienne la terreur et l’effusion de sang et ils le font au nom du Seigneur. Nous avons tous le devoir de nous lever et de dire haut et fort que le Seigneur n’a donné à personne l’autorité de tuer et de verser le sang. Votre voix a un grand impact à ce sujet. »

Le pape a remercié le président Peres de ses paroles et il a exprimé son accord et son soutien en la matière, ajoute l’ambassade : il a suggéré « la création d’une conférence globale d’espérance avec les responsables religieux du monde pour se mobiliser contre la violence et la terreur ».

A propos du processus de paix entre Israël et les Palestiniens, et plus largement de la situation au Moyen-Orient, le président israélien a parlé d’une « désintégration » du Moyen-Orient avec le chômage, le manque de nourriture et d’eau, et il a fait observer que ces « problèmes existentiels » ne peuvent pas être résolus par la violence ou la terreur et si des armes dangereuses tombent aux mains des extrémistes. Il a cité l’Iran et l’arme nucléaire, et la Syrie et les armes chimiques et dit sa préoccupation pour le sort des peuples de ces nations.
 
Pour le président israélien cependant, la rencontre entre le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, et les Ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe à Washington, a été une source d’espérance pour la paix : « Je crois, a-t-il déclaré, qu’il y a une espérance pour l’ouverture de négociations entre Israël et les Palestiniens et que Abou Mazen est un authentique partenaire pour la paix. Les ministres de la Ligue arabe ont une fois de plus exprimé leur soutien à la solution de deux Etats, qui est aussi acceptée par nous, et une large structure de soutien va être crée en vue de progresser. »

Le président a confié au pape son espérance dans son influence : « Vous avez un rôle important pour le progrès de la paix et la foi en elle.  Je me tourne vers vous et je vous demande, que dans vos sermons, devant des millions de croyants du monde entier, vous puissiez exprimer l’espérance pour la paix au Moyen Orient et dans le monde. »

Invitation en Terre Sainte
Le président a invité le pape à se rendre en Israël pour une visite d’Etat : il avait déjà exprimé cette invitation dans un message au début du pontificat.

Au moment de quitter le pape, le président a redit en anglais que non seulement lui, mais tout le « peuple d’Israël » attend sa visite.

Pour sa part, le pape a souligné que l’antisémitisme est contraire au christianisme et que lui même ne tolèrerait pas d’expression d’antisémitisme.

« Je voudrais vous inviter à vous rendre en terre Sainte, a dit le président Peres, toujours selon l’ambassade. Je suis sûr que vous serez accueilli chaleureusement par tous les citoyens, indépendamment de leur religion, de leur race ou de leur nationalité.  Les citoyens d’Israël vous voient comme un leader de paix et de bonne volonté. Plus tôt vous pourrez faire cette visite, et mieux ce sera alors qu’une nouvelle occasion de paix est en train de se créer et que votre venue pourrait contribuer de façon significative à accroître la confiance et la foi dans la paix. »

Le pape a remercié le président Peres pour son invitation et il a confié qu’il a un grand désir de visiter Israël et qu’il essayera de trouver le temps de le faire dans un futur proche, indique l’ambassade d’Israël près le Saint-Siège.

L’antisémitisme contraire au christianisme
Le pape a également évoqué l’antisémitisme dans le monde pour affirmer que l’antisémitisme est contraire à la foi chrétienne, et qu’il doit être combattu dans tous les pays, dans tous les coins du globe, précise l’ambassade israélienne.

Au terme de l’entretien, le président a offert au pape François une Bible spécialement conçue pour lui, en hébreu et en anglais, avec cette dédicace tirée du Livre des Rois : « A Sa Sainteté François : Puissiez-vous prospérer dans tout ce que vous faites et où que vous alliez ». Le pape a offert au président une médaille d’or du pontificat.

Au moment de prendre congé, le président Peres a annoncé au pape qu’il se rendait à Assise : il a promis de prier pour le pape et lui a demandé sa prière pour lui.

A Assise, mercredi 1er mai, le Nobel de la paix 1994 sera fait citoyen d’honneur de la ville. Il sera reçu par le père Mauro Gambetti, abbé de la communauté franciscaine, par l’évêque d’Assise, Mgr Domenico Sorrentino, et par les autorités locales.

Avant de rencontrer le pape, le président Peres avait rencontré le président du Conseil italien Enrico Letta, qui vient de former le nouveau gouvernement italien.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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