Anita Bourdin
ROME, samedi 27 octobre 2012 (ZENIT.org) – Le synode s’achève demain dimanche, 28 octobre, par la messe solennelle présidée par Benoît XVI, après trois semaines de travail (7-28 octobre). Mais sur quoi débouche l’assemblée ? A court et à long terme. Ce que l’on reteindra des interventions c’est d’abord la volonté d’une conversion profonde au Christ – des évêques, des prêtres, de tous les baptisés - pour pouvoir l’annoncer en vérité, notamment par ces moyens gratuits que la prière – personnelle et communautaire -, la méditation de la Parole de Dieu et les sacrements, notamment le sacrement de la réconciliation et l’eucharistie.
Concrètement, tout le matériel des débats et interventions orales ou écrites sera remis à Benoît XVI en vue de la rédaction de son « exhortation apostolique post-synodale » qui nouera la gerbe d’ici un an et demi ou deux ans. Il sera aidé en cela par le travail d’un « Conseil » post-synodal élu par l’assemblée et par le secrétariat général du synode. Et une fois publié ce document fera l’objet d’une mise en œuvre par les diocèses du monde. Et cette mise en application sera stimulée et suivie par le travail de ce « Conseil » du synode.
Autrement dit, le synode, qui a commencé par plusieurs « aller-retour » entre les diocèses du monde et le secrétariat général du synode pour l’élaboration des « Lineamenta » - document préparatoire – puis pour l’élaboration du « document de travail » - « Instrumentum laboris » - ne s’achèvera pas avec la publication du document pontifical mais par la mise en oeuvre effective de ses recommandations et orientations pour la nouvelle évangélisation et la transmission de la foi.
Mais la nouvelle évangélisation est déjà en marche. Elle peut déjà s’appuyer sur deux fruits immédiats du synode, et en premier, invisiblement, la transformation intérieure vécue par les pères synodaux, grâce à ce travail et cet échange intense. Ils en témoignent tous : cette expérience de communion et de fraternité, cet échange, cette réflexion, cet approfondissement à la dimension – universelle – de l’Eglise, cette prière commune autour du Successeur de Pierre, ce véritable « examen de conscience », ce sens aigu de la grande responsabilité de communiquer l’Evangile du salut, les a profondément renouvelés dans leur ministère.
Le synode offre également deux instruments de travail immédiats : le « Message au peuple de Dieu » (cf. Zenit du 26 octobre 2012 pour notre première synthèse à partir du texte italien), et la liste des propositions remises à Benoît XVI. Le « Message » comme les « Propositions » ont été discutés en carrefours et approuvés à chaque fois par un vote de l’assemblée synodale.
Le synode a publié chaque jour des synthèses des interventions dont les sujets – suggérés par l’Instrument de travail – allaient de la Parole de Dieu aux sacrements, de la catéchèse et du catéchisme au ministère des prêtres et des évêques, de la famille à la paroisse, de l’œcuménisme au dialogue interreligieux, de la vie des consacrés à l’engagement des laïcs, de la crise économique et sociale à la crise des vocations, en passant par l’importance des jeunes, du service des malades et des pauvres, la pastorale des divorcés-remariés, le dialogue avec le non-croyants, le refus de la violence et du fondamentalisme, de la façon de s’exprimer de l’Eglise spécialement dans les media à la mission ad gentes, mais surtout de la contemplation du Christ dans la prière à la célébration du mystère du salut dans la liturgie de l’Eglise, de la conversion personnelle à l’annonce de l’Evangile dans un monde en désertification spirituelle, pour ne citer que certains aspects les plus abordés par l’assemblée.
La grande semaine inaugurale du synode a publié 9 textes de Benoît XVI : on attend son homélie de dimanche qui déjà donnera des clefs pour la mise ne ouvre de la nouvelle évangélisation.
Mais d’ores et déjà, le pape lui a donné des rails : le Catéchisme de l’Eglise catholique, qui fête ses vingt ans, les documents du Concile, ouvert il y a 50 ans, et l’Année de la foi, comme un temps d’entraînement intense avant de larguer les amarres et d’avancer au large, en eau profonde, comme le pape Jean-Paul II y a invité l’Eglise au seuil du troisième millénaire dans « Tertio millennio ineunte ».