Massimiliano Padula
Traduction d’Océane Le Gall
ROME, vendredi 19 octobre 2012 (ZENIT.org) – « Dans l’enseignement, le dialogue entre la foi et la culture » est l’élément spécifique qui caractérise les écoles et les universités catholiques », affirme Mgr Enrico dal Covolo.
Un dialogue « inépuisable », rappelle le recteur de l’Université pontificale du Latran, « entre la science de Dieu et les sciences de l’hommes, sous le signe d’une synthèse théologique assimilée sur le plan existentiel et témoignée avec cohérence par les formateurs », mais le point vraiment crucial selon lui, c’est que : « aujourd’hui beaucoup font les professeurs (y compris moi), mais trop peu sont des témoins de la foi et d’une vraie rencontre avec Jésus-Christ ».
Ces phrases, Mgr dal Covolo les a prononcées vendredi dernier 12 octobre, lors de son intervention à la septième congrégation générale du synode au Vatican. Un exposé centré sur le rôle des écoles des universités catholiques comme moteurs de la Nouvelle Evangélisation.
Cette intervention fut le moment le plus important d’une semaine chargée de sens durant laquelle le prélat a pu faire part de ses idées et débattre avec les 262 autres « Pères » choisis par Benoît XVI.
La semaine s’est ouverte le lundi 8 octobre avec l’intervention de l’archevêque de Washington, le cardinal Donald William Wuerl et son analyse originale sur l’Eglise d’aujourd’hui.
C’est comme si un tsunami d’influence séculière arrachait tout le paysage culturel, entrainant avec lui les indicateurs sociaux comme le mariage, la famille, le concept du bien commun et la distinction entre le bien et le mal », avait dit l’évêque américain. Une réflexion que Mgr dal Covolo juge adaptée car elle résume bien, selon lui, « la préoccupation de tout l’épiscopat face à l’avancée progressive des processus de sécularisation et de déchristianisation en Occident ».
Cette préoccupation, a-t-il dit, a été la toile de fond de toute cette première semaine dont les contenus de certaines interventions ont apporté quelque chose de nouveau par rapport à ce défi de nouvelle évangélisation.
« Mais ce qui ressort surtout de ces assises, a poursuivi le recteur salésien, c’est l’expérience internationale, interculturelle et l’ouverture œcuménique de l’assemblée qui, telle une « loupe », est capable de faire une lecture inédite des contenus proposés ».
« Des contenus qui doivent se traduire dans les faits », a réaffirmé Mgr Dal Covolo, car il arrive souvent que « nous nous arrêtions trop sur les contenus objectifs de la foi, au détriment du témoignage que nous sommes en revanche appelés à offrir par notre vie ».
Sans ce témoignage, a-t-il ajouté, « la nouvelle évangélisation ne peut avancer. Il faut donc que nous tous, qui sommes engagés dans la mission pastorale et académique, nous agissions dans cette direction, en suivant l’exemple de nos Pères qui étaient des grands maitres mais surtout et avant tout des saints ».
Selon le recteur de l’Université du Latran, cet appel se fait encore plus vif à une occasion comme le synode où « s’alternent des voix et des histoires différentes, comme celles provenant des Eglises lointaines qui sont souvent dans des situations de détresse, vivent des expériences de guerre, de faim ou d’intolérance religieuse, ou comme celles des femmes (le synode en accueille plusieurs), une ressource importante que l’Eglise ne peut plus que jamais ne pas mettre en valeur ».
Tirer les sommes un peu plus d’une semaine après les débuts d’un événement aussi important n’est jamais simple, mais Mgr Dal Covolo est convaincu que le synode représente une occasion extraordinaire pour les pères qui y participent. « Ces pères, a-t-il conclu, qui sont aussi dans l’attente de propositions concrètes, de signes concrets et de gestes féconds qui puissent les aider sur les chemins de cette nouvelle évangélisation ».
Pour le recteur de l’université pontificale, cette semaine fut une semaine importante, riche en rencontres pastorales, échanges académiques et quelque interview, et dont le point d’orgue, ce vendredi 18 octobre, en tant que postulateur de la cause de béatification de Jean-Paul Ier, a été la remise d’une première partie de la positio, soit la documentation sur ses « vertus héroïques », sa vie et un présumé miracle, au préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le cardinal Angelo Amato.