Anne Kurian
ROME, mercredi 17 octobre 2012 (ZENIT.org) – Les chrétiens de Syrie « demandent humblement qu’une solution soit trouvée face au profond problème » des dates de Pâques chez les catholiques et orthodoxes : c’est ce qu’a déclaré M. Riad Sargi, président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul à Damas, auditionné pour la 13e congrégation générale du synode, le 17 octobre 2012 au matin.
« Très Saint-Père, a-t-il dit, nous représentons une minorité dans notre pays et nous avons deux fêtes de Pâques » : en 2013, la fête aura lieu avec 5 semaines de différence entre catholiques (31 mars) et orthodoxes (5 mai).
« Cette situation met mal à l’aise les chrétiens et nombreux sont ceux qui se sentent coupables face au Christ ressuscité », a déploré M. Sargi. C’est pourquoi « nous demandons humblement qu’une solution soit trouvée face à ce profond problème entre notre Église et les Églises orthodoxes », a-t-il ajouté.
Récemment, un décret approuvé par le Saint-Siège a annoncé l’adoption de la date du calendrier julien (des orthodoxes) par les catholiques de rite oriental et latin des diocèses de Terre Sainte, dans deux ans. Le Patriarcat latin de Jérusalem commencera dès 2013 (cf. Zenit du 16 octobre 2012).
Le président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul a par ailleurs concentré son intervention sur la question de l’éducation des enfants et des jeunes à la foi.
Afin de les « nourrir de de l’Évangile, du catéchisme, et des enseignements du christianisme », il a suggéré de « trouver des méthodes qui puissent attirer les filles et les garçons », notamment grâce à « une technologie d’avant-garde: à travers les médias, les ordinateurs et les derniers systèmes de communication ».
La présentation du lieu de culte est aussi à considérer : on ne peut « les obliger à venir à l’église », a-t-il fait observer, par conséquent il faut « trouver des moyens pour les encourager à venir à l’église à travers la création d’une atmosphère qui soit pleine de joie et de grâce ».
Pour tout cela, les évêques et les prêtres sont invités à « coopérer avec les adultes dans leurs paroisses et dans leurs diocèses ».
On se souvient peut-être que les jeunes chrétiens de Syrie – de différentes dénominations – avaient fait cette demande ensemble à Jean-Paul II, lors de son pèlerinage jubilaire sur les pas de saint Paul, en mai 2001.
C’est aussi pour cette unification de la date de Pâques que prient depuis des décennies Myrna Nazzour, mystique, grecque-catholique, et son mari, Nicolas, grec-orthodoxe, et leurs enfants, leurs amis, à Soufanieh (Damas).
Dans les familles mixtes, cela permettrait, notamment, aux enfants de fêter Pâques avec leurs deux parents, et avec les familles de leurs deux parents.