Anne Kurian
ROME, mercredi 17 octobre 2012 (ZENIT.org) – Dans la nouvelle évangélisation, les diplomates pontificaux ont une « responsabilité spécifique » : il s’agit de protéger la liberté de l’Eglise, qui est condition qui rend possible l’annonce du Christ, souligne le cardinal Bertone qui annonce une rencontre des diplomates du pape pour juin 2013.
Le cardinal Secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, S.D.B., a en effet détaillé les grands traits de la contribution des diplomates pontificaux pour la nouvelle évangélisation, ce matin, 17 octobre 2012, au cours de la 15e congrégation générale du synode des évêques.
Une rencontre en juin 2013
Le secrétaire d’Etat annonce une réunion de tous les nonces apostoliques, les délégués et les observateurs permanents, à Rome, en juin 2013, à l’initiative de Benoît XVI.
Il demande les prières des Pères synodaux pour cet évènement, qui répond à l’exigence de « renouvellement » et « perfectionnement » du ministère des diplomates, afin qu’ils soient « à la hauteur des exigences du temps présent ».
Une réunion semblable s’était tenue il y a dix ans, à l’occasion du grand Jubilé de l’an 2000.
Protéger la liberté de l’Eglise
Avant l’annonce même de l’Evangile, les diplomates du Vatican ont un « service spécifique » : « surveiller et protéger la liberté de l’Eglise (libertas Ecclesiae) », explique le cardinal. Il attribue à ce service une valeur « propédeutique » pour la mission de l’Eglise, notamment dans les régions du monde où la liberté d’action et d’expression de l’Eglise est réduite.
Cette action spécifique des diplomates, qui se fait par le « dialogue avec les autorités civiles » et en « accord avec l’épiscopat », ne vise pas à « chercher privilèges anachroniques », mais à « garantir à l’Eglise la liberté de gouvernement interne et la pratique de sa mission », précise-t-il.
Pour le cardinal, ces acquis de l’Eglise ne manquent pas d’être « au bénéfice de ceux qui appartiennent à d’autres traditions religieuses », et de « l’harmonie de toute la société », comme le montre le travail des représentants du Saint-Siège auprès des organisations internationales, « au service de la paix et de la défense des droits fondamentaux de l’homme ».
Ces derniers ont aussi pour but de « garantir le droit de citoyenneté de l’Eglise », à la fois pour ses « institutions » et pour sa « vision chrétienne de la personne humaine ».
Bâtisseurs de la communion dans l’Eglise
Mais les diplomates ont aussi une « responsabilité directe » pour la proclamation de l’Evangile, ajoute le cardinal : ils doivent en l’occurrence « favoriser la communion entre les membres du Collège épiscopal et le pape ».
Or, en « rendant présente la sollicitude du Successeur de Pierre, pour toutes les Églises, ses représentants sont, par nature, appelés à être les bâtisseurs de la communion, ce qui en soi est un facteur puissant d’évangélisation (cf. Jn 13,35) », fait observer le cardinal.
L’engagement des nonces et des délégués apostoliques pour la communion a deux facettes, poursuit-il à ce propos : il s’agit d’une part de favoriser « l’accueil des indications des organismes du Saint-Siège dans les épiscopats », et d’autre part, d’aider « le pape et ses collaborateurs à toujours mieux connaître et comprendre la réalité des Eglises locales, leurs richesses et de leurs difficultés ».
Mais finalement, l’œuvre « la plus directe » de service de l’évangélisation des diplomates pontificaux se joue « lorsqu’ils sont appelés dans les divers diocèses pour les consécrations épiscopales, des occasions spéciales, ou des visites pastorales », estime le cardinal.Dans ce cadre, « ils rendent présent d’une manière très spéciale, au milieu du Peuple de Dieu, la personne du pape et sa sollicitude pour le troupeau du Christ tout entier ».