Anita Bourdin
ROME, lundi 15 octobre 2012 (ZENIT.org) – Pour le cardinal Dziwisz, l’évangélisation par du dialogue de l’homme avec le cœur miséricordieux de Dieu, c’est un coeur à cœur.
Le cardinal Stanislas Dziwisz, archevêque de Cracovie, est en effet intervenu au synode, le mercredi 10 octobre, dans l’après-midi, lors de la 5econgrégation générale.
L’archevêque polonais a offert comem une variation sur le thème de la devise du bienheureux cardinal John Henry Newman, si chère à Benoît XVI, et qui indique à elle seule la méthode l’évangélisation du IIIe millénaire, en cœur à cœur : cœur à cœur avec Dieu, cœur à cœur avec l’autre : « Cor ad cor loquitur. Le coeur de Dieu miséricordieux parle au coeur de l’homme ».
L’ancien secrétaire de Jean-Paul II a repris cette expression du Document de travail présentant la situation de l’homme contemporain comme celle d’un “prisonnier d’un monde qui a pratiquement supprimé la question de Dieu de son horizon”.
Le même document estime que « la nouvelle évangélisation devrait oser rétablir cette question sur Dieu et aider l’homme à sortir du “désert intérieur” » (cf. § 86).
Pour le cardinal polonais, « la question est de savoir comment faire sortir l’homme de ce désert ».
Il répond : « Une chose est certaine. La science ne suffit pas. Les documents ne suffisent pas. Nos structures ecclésiastiques ne suffisent pas. En tant que telles, elles n’atteignent pas encore le coeur de l’homme ».
La miséricorde divine
Il propose une autre voie, celle de la miséricorde, héritage spirituel de Jean-Paul II, et le sanctuaire de Lagiewniki se trouve sur le diocèse de Cracovie, aux portes de la ville : « Un signe caractéristique de notre époque est que l’Église parle aujourd’hui d’une manière plus efficace lorsqu’elle s’exprime à travers le message de la Divine Miséricorde ».
Au terme du deuxième congrès mondial de la Miséricorde divine, en octobre 2011, à Lagiewniki, les évêques présents avaient en effet adressé à Benoît XVI une lettre demandant que la Miséricorde soit indiqué par le synode comme une voie privilégié de l’annonce de l’Evangile aujourd’hui : le cardinal Dziwisz reprend cette requête en quelque sorte.
Il constate : « Il semble que ce discours touche davantage le coeur de l’homme renfermé sur lui-même, empêtré dans le péché et dans une apparente autosuffisance, mais en revanche à la recherche du sens de la vie et de motifs d’espérance ».
« L’Église de Cracovie, rappelle-t-il, est le lieu et le centre privilégié où, au siècle passé – marqué par la domination de systèmes totalitaires athées et en tant que tels inhumains – se fit entendre l’invocation de la miséricorde. Dieu s’est servi d’une humble religieuse, Sainte Faustine Kowalska, tout comme d’un sage et saint pasteur, le Cardinal Karol Wojtila – Jean Paul II, afin que la vérité éternelle sur Dieu “riche en miséricorde” (Ep 2, 4) résonne de manière plus importante dans le monde agité d’aujourd’hui. “L’humanité ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne se tournera pas avec confiance vers ma miséricorde”, qui est Jésus (Soeur Faustine, Journal, n°699) ».
Une méthode de formation
« Il semble que l’homme d’aujourd’hui soit parvenu à sauver en lui-même la sensibilité envers une miséricorde désintéressée. C’est justement elle – la miséricorde de Dieu qui se penche sur son sort – qui est en mesure de se faire sentir et de toucher les cordes les plus profondes du coeur humain », ajoute l’archevêque.
Il souligne l’efficacité de cette voie aussi pour la formation des nouveaux évangélisateurs : « La dévotion à la Divine Miséricorde est devenue une méthode de formation de chrétiens zélés et responsables.J’en parle et en rend témoignage pour indiquer l’une des voies attestées à notre époque à travers laquelle nous pouvons entreprendre la nouvelle évangélisation ».