Anne Kurian
ROME, lundi 15 octobre 2012 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège et la République de Guinée équatoriale ont signé un accord relatif aux relations entre l’Eglise et l’Etat, samedi 13 octobre 2012.
L’accord a été signé à Mongomo, dans le bâtiment annexe à la basilique nationale de l’Immaculée conception, en la présence du président de la République de Guinée Equatoriale, M. Theodore Obiang Nguema Mbasogo.
Le document, intitulé « Accord entre le Saint-Siège et la République de Guinée équatoriale sur les relations entre l’Eglise catholique et l’Etat » comprend 19 articles et un protocole additionnel. Il pose le cadre juridique des rapports réciproques, selon le « désir commun de collaboration », précise un communiqué du Saint-Siège.
L’accord reconnaît en particulier la personnalité juridique de l’Eglise et de ses institutions. Il concerne également le mariage canonique, les lieux de culte, les institutions éducatives, l’assistance spirituelle aux fidèles catholiques dans les hôpitaux et les prisons.
Le Saint-Siège et la Guinée Equatoriale étaient représentés respectivement par Mgr Piero Pioppo, nonce apostolique en Guinée Equatoriale, et par M. Agapito Mba Mokuy, ministre des affaires étrangères.
Etaient notamment présents M. Ignacio Milam Tang, vice-président de la République, M. Clemente Engonga Nguema Onguene, ministre des affaires intérieures, M. Francisco Javier Ngomo Mbengono, ministre de la justice et du culte, et du côté du Saint-Siège, Mgr Ildefonso Obama Obono, président de la Conférence épiscopale nationale.
Les chrétiens – la majorité étant catholique – représentent plus de 88% de la population de Guinée équatoriale. La Constitution de 1991 garantit la liberté religieuse, mais les représentants religieux ne peuvent pas intervenir dans les affaires d’Etat, selon l’Aide à l’Eglise en détresse : dans ce contexte, il arrive que les sermons des jours de fête et certaines célébrations religieuses soient contrôlées afin que le gouvernement n’y soit pas critiqué, l’objectif étant plutôt de surveiller les activités politiques.
Toute activité, même religieuse ou humanitaire, ayant lieu en dehors des lieux de culte doit être spécifiquement autorisée, mais ceci n’empêche généralement pas les activités et rencontres ou activités prosélytes. Il n’y a pas de rapports de persécution dans le pays.
Par ailleurs, la Guinée Equatoriale n’est pas exempte de corruption. Le pays a dernièrement saisi la Cour internationale de Justice le 26 septembre 2012, afin de faire annuler le mandat d’arrêt international lancé par la justice française contre le fils de M. Theodore Obiang Nguema Mbasogo, après la saisie de 200 m3 de biens dans un hôtel particulier parisien en février 2012.