Anita Bourdin
ROME, lundi 15 octobre 2012 (ZENIT.org) – « Le comportement des occidentaux » constitue « un obstacle » à « l’ouverture » des Musulmans au christianisme, affirme Mgr Absi qui en appelle à la « conversion » des chrétiens aux vraies valeurs évangéliques. Il épingle « le relâchement des mœurs, l’exploitation des peuples faibles et pauvres, le mépris de la religion musulmane ».
Mgr Joseph Absi est en effet intervenu au synode, ce lundi matin, lors de la 11e congrégation générale. Membre de la Societé des Missionnaires de Saint-Paul, il est archevêque auxiliaire et protosyncelle (nom des vicaires près du patriarche et des évêques de l’Église grecque) de Damas des Grecs-melkites, en Syrie.
ll fait observer que pour beaucouup de musulmans, il y a identification entre Occident et nations chrétiennes. « Le comportement des occidentaux, surtout au niveau culturel et politique, d’une manière générale, nuit à la sensibilité religieuse et nationale des musulmans, à leurs valeurs, à leur éthique et à leur culture. Il forme, par conséquent, un obstacle à leur ouverture au christianisme et à leur éventuelle évangélisation », estime Mgr Absi.
Pourtant, il constate « l’ouverture de certains musulmans au christianisme, aidée sans doute par les moyens actuels de communication » et que « quelques-uns parmi eux sont arrivés à découvrir même dans le Christ le visage aimant de Dieu le Père ».
Il explique que dans l’esprit de beaucoup de musulmans, occidental veut dire chrétien : rien de flatteur pour les chrétiens.
« S’agissant de la nouvelle évangélisation du monde occidental en général, il ne faut pas perdre de vue qu’aux yeux des musulmans, la déchristianisation de l’Europe n’a pas ôté à ce vieux continent chrétien son appartenance chrétienne, a-t-il fait observer. Les musulmans n’arrivent pas à distinguer entre chrétiens et occidentaux, car ils ne distinguent pas, eux, entre ce qui est religieux et ce qui est politique et social. Ce qui procède des occidentaux est considéré par les musulmans comme procédant des chrétiens. Or le comportement des occidentaux, surtout au niveau culturel et politique, d’une manière générale, nuit à la sensibilité religieuse et nationale des musulmans, à leurs valeurs, à leur éthique et à leur culture. Il forme, par conséquent, un obstacle à leur ouverture au christianisme et à leur éventuelle évangélisation ».
Et d’expliquer que pour la majorité, « le relâchement des mœurs, l’exploitation des peuples faibles et pauvres, le mépris de la religion musulmane qu’ils constatent chez les occidentaux, proviennent des chrétiens ou de chrétiens ».
Il pose alors la question : « Comment et quoi faire pour empêcher que les musulmans ne confondent christianisme et Occident, chrétiens et occidentaux et ne se sentent pas bafoués, frustrés? »
Il répond : « Le synode, dans sa configuration de la nouvelle évangélisation, devra se pencher sur cette question, pour savoir comment faire éviter, autant que possible, les tensions et les malentendus et que faire pour que les musulmans soient plus réceptifs à l’égard de l’Église et de l’Évangile. »
Une intervention d’autant plsu importznte qu’elle vient du Moyen-Orient et semblait remettre les pendules à l’heure après uen vidéo qui a fait grand bruit (cf. article de ce jour sur l’islam au synode).