Anne Kurian
ROME, dimanche 14 octobre 2012 (ZENIT.org) – En Bosnie-Herzégovine, la nouvelle évangélisation est d’abord l’évangélisation de l’Eglise elle-même, estime Mgr Semren.
Mgr Marko Semren, O.F.M., évêque auxiliaire de Banja Luka en Bosnie-Herzégovine, est intervenu le 13 octobre 2012 après-midi, dans le cadre de la dixième congrégation générale du synode des évêques.
Dans l’expérience de la Bosnie Herzégovine, rapporte l’évêque, la nouvelle évangélisation est d’abord « l'auto évangélisation », c’est-à-dire « l’évangélisation de l’Eglise » elle-même, et puis l’évangélisation du pays, qui est « terre de mission » où les catholiques y sont « une minorité ».
Pour Mgr Semren, le point de départ de la nouvelle évangélisation doit être « le retour aux sources, en redécouvrant l’héritage des peuples et des pays », spécialement en « s’engageant à renforcer dans la société les valeurs éthiques et morales, compromises par les totalitarismes antérieures et par la nouvelle violence de guerre.
En effet, rappelle-t-il, la Bosnie Herzégovine a vécu « la guerre et les difficultés conséquentes », de la chute du communisme jusqu’à la naissance des nouveaux Etats. Durant ces années, la population catholique croate a été « décimée », déplore-t-il
En Bosnie-Herzégovine, 465.000 catholiques sur 830.000 ont été « contraints de quitter leur maison », à cause du « nettoyage ethnique et confessionnel", poursuit l’évêque, qui précise qu’aujourd’hui, 16 ans après la guerre, il reste seulement 463.000 catholiques dans le pays, ce qui veut dire que 367.000 exilés ne sont pas revenus.
Le pays a fait face à « des crises morales et éthiques, des destructions de maisons, églises », à l’arrivée « du sécularisme, d’une mentalité hédoniste, de la culture de la mort : drogues et autres dépendances toxiques » et à de nombreux maux tels « le chômage, la pauvreté, l’inégalité des droits, les désordres et disfonctionnement de l’Etat », rappelle-t-il également.
Dans ce contexte, « reconstruire la confiance entre les peuples et les différentes religions et renouveler le dialogue et l’œcuménisme » demande beaucoup du temps : « on n’avance pas à grands pas », précise Mgr Semren, qui préconise une « plus grande évangélisation de la famille ».
Il souhaite que soit renouvelé « l’élan missionnaire des annonciateurs de l’Evangile » afin qu’ils soient « ouverts à l’œuvre de grâce » et pour que l’Esprit-Saint « ouvre les cœurs de ceux qui écoutent pour accepter et vivre l’Evangile ».
Récemment, au congrès du Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE), à Saint-Gall (27-30 septembre), Mgr Franjo Komarica, évêque de Banja Luka avait lui aussi lancé un cri d'alarme en faveur des catholiques discriminés et de fait empêchés de revenir, réduits à un "petit reste".