Océane Le Gall
ROME, vendredi 12 octobre 2012 (ZENIT.org) – « Créer de nouveaux espaces où un dialogue soit possible avec ceux qui sont loin de Dieu » : c’est ce que propose l’évêque du Mans, en France, pour répondre au défi de Nouvelle évangélisation dans un monde « en profonde mutation » et vivant comme si « Dieu n’existait pas ».
Mgr Yves Le Saux, qui fait partie de la délégation des évêques de France présents au synode, est intervenu, hier après-midi, jeudi 11 octobre 2012, lors de la 6e congrégation générale.
« D’abord il faut oser parler de Dieu, réveiller dans le cœur de l’homme la nostalgie de Dieu », a-t-il dit.
En effet, l’expression « Nouvelle évangélisation », loin de signifier « un désaveu du passé, ni repli identitaire, ni reconquête », rappelle d’emblée Mgr Le Seaux, est une invitation à « annoncer la nouveauté du Salut dans le Christ, la miséricorde de Dieu, dans un monde confronté à « un profond vide intérieur. »
Une des préoccupations consiste donc à « réveiller la conscience missionnaire des baptisés », sachant que tout baptisé, précise-t-il, « est capable de témoigner auprès de ses proches, ses voisins, ses collègues de l’humble joie de connaître le Christ ».
Mais à ce propos, ajoute-t-il, « la véritable difficulté est que beaucoup sont marqués par une forme de relativisme, dont nous n’avons pas pris la mesure. »
Il y a la question des « baptisés non-croyants » qui s’adressent aux curés pour le baptême des petits enfants, ou se préparer au mariage, mais qui « ignorent le sens de leur demande ».
« Comment accueillir ces demandes? », interroge Mgr Le Seaux, « comment les transformer en chemin de type catéchuménal, s’inspirant du rituel des catéchumènes adultes? »
Selon l’évêque du Mans, l’avenir de l’évangélisation dépend de la redécouverte et l’expérience du sacrement de la réconciliation qui est, selon lui, « central », et il convient aussi de « travailler la juste compréhension des sacrements d’initiation (baptême, confirmation et eucharistie), leur unité ».
Nous ne sommes plus dans une chrétienté. Mais nous continuons à nous organiser comme si nous l’étions encore. Il ne faut plus réfléchir en terme de couverture de territoire, ni de recrutement de personnel, face au nombre réduit de prêtres. Il faut susciter des communautés chrétiennes, vivantes, joyeuses, traversées par un élan missionnaire.
Le véritable défi est l’annonce de la joie du Salut, de l’amour miséricordieux à tous. Il faut créer de nouveaux espaces où un dialogue soit possible avec ceux qui sont loin de Dieu.