Anne Kurian
ROME, vendredi 12 octobre 2012 (ZENIT.org) – L’archevêque orthodoxe Leo Makkonen a fait l’éloge du silence, nécessaire à l’écoute, pour un véritable « dialogue avec le monde », au cours du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation.
Leo Makkonen, archevêque de Carélie et de toute la Finlande, a été auditionné en tant que délégué fraternel, à Rome, le 11 octobre 2012 dans l’après-midi, lors de la sixième congrégation générale, en présence de 250 Pères. Des interventions libres ont suivies.
L’archevêque se réjouit que les orientations du synode reconnaissent l’apport de « la tradition, de la mystagogie et des expériences récentes » de la chrétienté orientale, mais surtout il partage pleinement l’affirmation selon laquelle « l’évangélisation ne commence pas en prêchant mais en écoutant ».
En Orient, explique-t-il, « l’icône du plus grand évangéliste et apôtre Jean, connu par nous comme le Théologien, mets son doigt sur ses lèvres, indiquant le silence ».
Ce silence n’est pas fondé sur la « lassitude, la crainte, la honte ou le manque de foi », précise-t-il, mais sur la reconnaissance que pour être des « partenaires dans un dialogue avec le monde », pour « partager cette même humanité cherchant la vérité sur l’existence », il faut « commencer là où la véritable humanité commence, c’est-à-dire dans « des expériences d’émerveillement qui nous mènent à la transcendance ».
Pour l’archevêque, le silence va donc de pair avec l’écoute et dans un deuxième temps avec l’évangélisation : « être silencieux, écouter, et ensuite partager la Bonne Nouvelle, est la meilleure manière de montrer notre amour et notre préoccupation pour le monde aujourd’hui, comme Dieu lui-même a exprimé sa Économie Divine en réponse à nos échecs, à nos recherches et à nos besoins ».
Concrètement, il s’agit de « prendre les problèmes de nos interlocuteurs aussi sérieusement que nous leur recommandons les solutions de Dieu », souligne-t-il.
C’est avec cette attitude qu’il est possible d’ « établir et reconstruire la confiance », de sorte que les paroles soient « encore une fois révélées avec tout leur pouvoir de donner la vie, qu’elles soient parlées, textées ou tweetées », ajoute l’archevêque.
Si le chrétien commence à « écouter », le monde le fera aussi, conclut-il en substance.
L’archevêque confie également par ailleurs sa « joie » d’être présent et de transmettre les salutations Bartholomée Ier, archevêque de Constantinople et patriarche œcuménique. Il considère qu’il n’est pas seulement « représentant et invité » : en effet, explique-t-il, le sujet de la nouvelle évangélisation est « aussi important pour les chrétiens orientaux que pour la grande Église de Rome ».