Océane Le Gall
ROME, jeudi 11 octobre 2012 (ZENIT.org) – « La notion de « monde » est passée du singulier au pluriel (…) il a changé, mais la place de l’Eglise aussi » et elle « doit entendre ce que les hommes disent d’elle », et proposer un témoignage cohérent, crédible, estime l’archevêque de Poitiers, Mgr Pascal Wintzer.
Membre de la délégation française présente au synode des évêques, Mgr Wintzer, est intervenu aux travaux de la cinquième congrégation générale, mercredi 10 octobre après-midi, insistant sur les défis essentiels que l’Eglise est appelée à relever dans « un mode globalisé, certes, mais aussi éclaté », a-t-il dit.
« L’Eglise dans le monde de ce temps a la mission d’annoncer l’Évangile aux hommes de ce temps », a-t-il souligné, et les enjeux essentiels auxquels elle est confrontée sont : « l’unité, la communion des sociétés, des personnes, et bien sûr de l’unique Église de Jésus-Christ ».
En 2012, tout au moins en Occident, où elle se sait distincte de la société, « présente en elle, mais sans totalement la recouvrir », l’Eglise catholique, « tout comme le Seigneur qui se met à l’écoute de ce qui est dit de lui: « pour les hommes, qui suis-je? », doit aussi entendre ce qui est dit d’elle », a estimé Mgr Wintzer.
Parmi ceux qui suivent le Seigneur, dans l’Evangile, il y a les disciples, mais il y a aussi les foules, a-t-il rappelé. Ainsi, les évêques ne peuvent pas s’adresser seulement au premier groupe : à la suite du Seigneur, ils parlent à tous, particulièrement aux autres.
Pour l’archevêque de Poitiers, « le monde a changé, et aussi la place de l’Église dans le monde; rêver d’un retour de la chrétienté est un leurre, une illusion, et repose sur la sacralisation d’une forme historique de la présence de l’Église catholique ».
L’Église ne doit pas craindre de se montrer au monde, de s’exposer au regard de la société, a-t-il ajouté.
Au contraire, elle doit, dans « ses institutions », « ses finances », dans « sa manière de se dire avec clarté », être « un témoin audible et crédible », car il s’agit de « se tourner vers l’avant, de vivre et de dire ce qui fait la joie de l’Église: son Seigneur », a-t-il conclu.