Anne Kurian
ROME, jeudi 11 octobre 2012 (ZENIT.org) – L’Année de la foi peut être envisagée comme « pèlerinage » dans les déserts du monde, déclare Benoît XVI, qui décrit le bagage utile et efficace du pèlerin dans ce cadre : l’Evangile et la foi de l’Eglise.
Le pape a en effet prononcé l’homélie de ce matin, 11 octobre 2012, pour la messe d’inauguration de l’Année de la foi, sur la place Saint-Pierre, à Rome, à laquelle ont participé quelques 400 concélébrants, dont les évêques du synode (7-28 octobre 2012). La cérémonie commémorait également les 50 ans de l’ouverture du Concile Vatican II, en la présence du patriarche œcuménique Bartholomaios Ier et du primat anglican Rowan Williams, ainsi que 12 des 69 vétérans de Vatican II encore en vie.
Pèlerinage dans les déserts du monde
« Les dernières décennies ont connu une « désertification » spirituelle : « le vide s’est propagé », constate Benoît XVI. Mais il ne s’arrête pas à ce constat pessimiste : « c’est justement à partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous, les hommes et les femmes », affirme-t-il.
En effet, poursuit-il, « dans le désert on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre ». Dans cette perspective, fait observer le pape, le monde contemporain aussi est une opportunité pour le renouveau, car « les signes de la soif de Dieu, du sens ultime de la vie », y sont « innombrables bien que souvent exprimés de façon implicite ou négative ».
Il propose donc d’aborder cette Année de la foi comme « un pèlerinage dans les déserts du monde contemporain ».
Dans le désert, précise-t-il, « il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre promise » et ainsi « tiennent en éveil l’espérance » car la foi « libère du pessimisme ».
« Aujourd’hui plus que jamais évangéliser signifie rendre témoignage d’une vie nouvelle, transformée par Dieu, et ainsi indiquer le chemin », estime le pape.
Le bagage du pèlerin de l’Année de la foi
Durant ce « pèlerinage dans les déserts du monde contemporain », Benoît XVI conseille d’emporter « seulement ce qui est essentiel », comme le Christ le demande à ses apôtres : « ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent et n’ayez pas deux tuniques » (Lc 9,3).
Qu’est-ce qui est essentiel pour cette mission ? « L’Évangile et la foi de l’Église », dont les documents du Concile Vatican II et le Catéchisme de l’Église catholique sont « l’expression lumineuse », répond le pape.
Le voyage est une « métaphore de la vie », souligne Benoît XVI par ailleurs : il révèle « quelque chose du sens de notre être au monde ». En ce sens, le « voyageur sage » est celui qui a « appris l’art de vivre » et qui est « capable de le partager avec ses frères ».
Revenir au Christ
Mais avant de partir en mission il faut retrouver la foi : si les Pères conciliaires « se sont ouverts dans la confiance au dialogue avec le monde moderne » c’est « justement parce qu’ils étaient sûrs de leur foi, de la solidité du roc sur lequel ils s’appuyaient », fait remarquer le pape.
C’est pourquoi le baptisé doit revenir à la personne de Jésus-Christ, qui « n’est pas seulement objet de la foi » mais qui est aussi « le sujet véritable et pérenne de l’évangélisation ».
« C’est Dieu le sujet principal de l’évangélisation du monde, à travers Jésus-Christ », insiste le pape, mais « l’Église est l’instrument premier et nécessaire de cette œuvre du Christ parce qu’elle est unie à Lui comme le corps l’est à la tête ».
Ainsi, ajoute Benoît XVI, le Christ continue de confier à l’Eglise sa mission « jusqu’à la fin des temps en répandant l’Esprit-Saint sur les disciples », afin qu’ils aillent « proclamer aux prisonniers la libération et aux aveugles la vue », « remettre en liberté les opprimés » et « proclamer une année de grâce du Seigneur » (Lc 4, 18-19).