Anita Bourdin
ROME, mercredi 10 octobre 2012 (ZENIT.org) – Le Christ, Bon Pasteur est le « premier et grand évangélisateur », fait observer Mgr Eterovic dans son « Rapport ».
Ce Rapport présenté par le secrétaire général du synode, Mgr Nicola Eterovic, lundi, 8 octobre, lors de la première congrégation générale du synode des évêques est imposant (presque 40.000 caractères).
L’archevêque croate y salue chacun des participants et rappelle l’immense travail effectué par le secrétariat général du synode et le Conseil du synode entre deux synodes et les étapes de l’élaboration du document de base – les Lineamenta – puis de l’Instrument de travail – Instrumentum laboris – en dialogue constant avec les diocèses des cinq continents.
Surtout, dans sa conclusion, il rappelle le centre de ce travail :le Christ, Bon Pasteur, « premier et grand évangélisateur ».
« La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne, thème de la XIIIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, nous dirige vers Jésus-Christ, source inépuisable de toute évangélisation », affirme Mgr Eterovic.
La fresque de Sainte-Priscille
Il cite l’exhortation apostolique de Paul VI, Evangelii nuntiandi :«Bien souvent au cours du synode, les évêques ont rappelé cette vérité : Jésus lui-même, Évangile de Dieu, a été le tout premier et le plus grand évangélisateur. Il l’a été jusqu’au bout : jusqu’à la perfection, jusqu’au sacrifice de sa vie terrestre» (EN 7).
Une image des catacombes chrétiennes de Rome résume cette idée force : « Dans les catacombes de sainte Priscille il y a une peinture d’une grande richesse théologique qui représente Jésus-Christ comme le Bon Pasteur. Le Seigneur porte sur les épaules une brebis qui s’était perdue et que lui, laissant les 99 autres, a retrouvé. L’image décrit sous forme plastique la parabole de la brebis égarée. Jésus-Christ, Bon Pasteur, accomplit ce que Dieu avait déjà promis dans l’Ancien Testament: «Je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée». »
« Dans l’icône, précise l’archevêque qui décrit la fresque avec précision, on perçoit tout particulièrement la joie du Pasteur d’avoir ramené au bercail la brebis égarée. On y retrouvent les paroles de l’Évangéliste S. Matthieu: «il tire plus de joie d’elle que des 99 qui ne se sont pas égarées». Autour du Bon Pasteur paissent tranquillement deux brebis. Ce sont les brebis fidèles, celles qui sont toujours restées avec le Seigneur. Elles connaissent leur Pasteur qui les appelle chacune par leur nom. Sur les côtés, il y a deux arbres verts, sur leurs branches se sont posées deux colombes qui portent dans le bec deux rameaux d’olivier ».
« L’image donc rappelle, ajoute-t-il, d’autres références bibliques concernant la croissance du Royaume des cieux qui «est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et jeté dans son jardin; il croît et devient un arbre, et les oiseaux du ciel s’abritent dans ses branches». Par ailleurs, les rameaux d’olivier font référence à l’expérience de Noé qui perçut la fin du déluge quand une colombe retourna dans l’arche portant «dans le bec un rameau tout frais d’olivier!». Par sa venue Jésus, Bon Pasteur, inaugure le salut du monde, apportant, par le sacrifice de la croix, l’harmonie et la paix: Il est «notre paix». »
L’inculturation de l’Evangile
Cette image est un condensé de l’évangélisation des premiers siècles de l’Eglise, dans le monde gréco-romain, fait observer l’archevêque : « L’image de Jésus Bon Pasteur – même celle des catacombes de sainte Priscille – rappelle un exemple réussi d’inculturation du message chrétien dans la culture gréco-romaine. Aux citoyens de l’Empire romain la peinture rappelait la représentation d’Hermès – l’Hermès criophore –, qui porte un bouc sur les épaules et conduit le troupeau ».
Il ne titre cette leçon pour la nouvelle évangélisation : « Dans ce symbole on peut entrevoir l’invitation, assez actuelle, de présenter l’Évangile de Jésus-Christ, qui est immuable, dans les cultures des hommes qui, à leur tour, doivent être purifiées et élevées par la Bonne Nouvelle du Seigneur Jésus, unique sauveur du monde.Parmi les brebis que il Bon Pasteur a ramené au bercail, se distinguent les saints et, en particulier, les grands évangélisateurs, comme Pierre et Paul, associé aux autres apôtres en vertu d’un dessein spécial ».
Puis il rappelle le sens du pèlerinage de Benoît XVI à la Sainte Maison de la Vierge, la semaine dernière : « Comme dans le Cénacle, la bienheureuse Vierge Marie, mère de Jésus et de l’Église, Étoile de la nouvelle évangélisation occupe une place particulière. Le jeudi 4 octobre 2012, à Lorette, le Saint-Père Benoît XVI a imploré sa protection sur les travaux synodaux et sur l’Année de la foi ».
L’intercession des saints
Le synode ne travaille pas seul… Il cite aussi l’intercession de Jean-Paul II : « Parmi la grande foule de bienheureux et de saints qui ont suivi leur exemple durant l’histoire de l’Église, est de mon devoir de rappeler spécialement le bienheureux Pape Jean-Paul II qui s’est tant prodigué au cours de son pontificat à promouvoir la nouvelle évangélisation et qui, du ciel, ne manquera pas de suivre nos travaux ».
Enfin, il évoque les deux nouveaux « docteurs » de l’Eglise et les prochaines canonisations : « Au cours de la présente Assemblée synodale le nombre des saints s’enrichira de sept autres que l’Évêque de Rome Benoît XVI canonisera le 21 octobre prochain. Nous confions à leur intercession, comme à celle des saints Jean d’Avila et Hildegarde de Bingen, les nouveaux docteurs de l’Église, les travaux de l’Assemblée synodale pour que puisse se réaliser la parole de Jésus-Christ, le Bon Pasteur: «J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos; celles-là aussi, il faut que je les mène; elles écouteront ma voix; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur». »
Les chiffres de la « machine » synodale
Mgr Eterovic a donné des chiffres : l’assemblée synodale est composée de 262 Pères synodaux qui êtes venus des cinq continents: 50 de l’Afrique, 63 de l’Amérique, 39 de l’Asie, 103 de l’Europe et 7 de l’Océanie, en représentation des 13 synodes des évêques des Églises orientales catholiques sui iuris, des 114 Conférences épiscopales et de l’Union des supérieurs généraux.
Participent aussi à l’assemblée les responsables des dicastères de la curie romaine, collaborateurs les plus proches de Benoît XVI.
La majorité des pères synodaux qui prennent part à l’Assemblée générale ordinaire, soit 182, ont été élus : 172 par les Conférences épiscopales et 10 par l’Union des supérieurs généraux; 3 ont été désignés par les Églises orientales sui iuris; 37 participent ex officio, 40 ont été nommés par le pape.
Parmi eux, il y a 6 patriarches, 49 cardinaux, 3 archevêques majeurs (dont un cardinal), 71 archevêques, 120 évêques et 14 prêtres.
En ce qui concerne l’office qu’ils recouvrent, 10 sont responsables d’une Église orientale sui iuris, 32 présidents d’une Conférence épiscopale, 26 responsables de dicastère de la curie romaine, 211 évêques « ordinaires » et 11 « auxiliaires ».
Mgr Eterovic a salué les « Délégués fraternels, représentants d’Églises et de communautés ecclésiales, qui partagent avec les
catholiques la sollicitude pour l’évangélisation des frères et des sœurs dans monde actuel », ainsi que « 3 Invités spéciaux », de Benoît XVI, les 45 Experts et les 49 Auditeurs, « hommes et femmes, qui ont été choisis parmi les nombreux spécialistes et personnes engagées dans l’évangélisation et dans la promotion humaine »
Il n’a pas manqué de saluer tous ceux qui participent à la réussite de l’immense machine du synode : Attachés de Presse, Assistants, Traducteurs, personnel technique, Collaborateurs de la Secrétariat général du synode des évêques.
Son « Rapport » s’est développé en 4 parties:I) Activité entre la XIIe et la XIIIe Assemblée Générale OrdinaireII) Préparation de la XIIIe Assemblée Générale OrdinaireIII) Activité de la Secrétairerie GénéraleIV) Conclusion.