Anne Kurian
ROME, mercredi 10 octobre 2012 (ZENIT.org) – La nouvelle évangélisation doit repartir de la Pentecôte et dépendre de l’Esprit-Saint, « grand protagoniste » de toute évangélisation, déclare le cardinal Ouellet. La prise de conscience de la place de la Parole de Dieu et de la liturgie dans la vie chrétienne sont des fruits de son action.
Le cardinal Marc Ouellet, P.S.S., préfet de la Congrégation pour les évêques, a dressé un bilan de la mise en œuvre de l’exhortation apostolique de Benoît XVI sur la Parole de Dieu, “Verbum Domini” (2010), au cours de la quatrième congrégation générale du synode des évêques, hier après-midi, 9 octobre 2012.
Ce document est le fruit du synode des évêques sur « la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise » qui a eu lieu du 5 au 26 octobre 2008.
« L’évangélisation du monde a vraiment pris son envol avec le kairos de la Pentecôte, et ne peut repartir que de là », déclare notamment le cardinal.
Par conséquent, ajoute-t-il, « la nouvelle évangélisation, tout comme la première, doit dépendre de l’Esprit Saint, grand protagoniste de la mission de l’Église ad gentes et de toutes les formes actuelles de nouvelle évangélisation ».
Les saints, interprètes de l’Ecriture
S’il est « trop tôt pour porter un jugement d’ensemble sur sa réception », le cardinal note « un intérêt accru des fidèles pour la Parole de Dieu » : il constate en effet une « prise de conscience progressive de la place centrale de la Parole de Dieu dans la vie pastorale », dans les initiatives de nombreux pays.
Le cardinal conseille de réfléchir à la « performativité de la Parole », c’est-à-dire son caractère « dynamique et efficace » : dans la liturgie, elle atteint même « le niveau proprement sacramentel d’une communion personnelle » qui démontre que « la Parole de Dieu est beaucoup plus qu’une information et un enseignement ».
Par ailleurs, souligne-t-il, la « nature » de l’Écriture étant le « témoignage conjoint de l’Esprit et de l’Église », son herméneutique suppose donc une « intégration harmonieuse de la foi et de la raison », de même qu’une « communion à la vie de l’Église » et la « connaissance de la vie des saints, qui sont des canons vivants d’interprétation ».
La liturgie, lieu où Dieu parle
Verbum Domini a également réaffirmé que « la liturgie est le lieu privilégié où Dieu nous parle », rappelle le cardinal, qui fait observer que cela « a connu un fort écho auprès des pasteurs, des liturgistes et des catéchètes, surtout en milieu italophone, hispanophone et anglophone ».
En revanche, les indications sur la « recherche scientifique », et le « rapport fondamental entre exégèse et théologie », ne peuvent provoquer de « changement rapide des habitudes de pensée », même si « les ouvertures existent pour un dialogue constructif et rigoureux, qui respecte la différence des charismes et des méthodes ».
Le cardinal Ouellet se réjouit à ce sujet de « l’originalité et la nouveauté » de développement doctrinal de Verbum Domini sur la Parole de Dieu, « dont les sens multiples sont référés au Christ, comme à l’Analogué principal ».
À cinquante ans du Concile oecuménique Vatican II, conclut-il, « la réforme entreprise avec la Constitution dogmatique Dei Verbum se trouve confirmée et même développée ». En ce sens, Verbum Domini est un « grand exercice de réception » de Vatican II.