Anne Kurian
ROME, mardi 9 octobre 2012 (ZENIT.org) – « La religiosité continue d’être vivante », elle est la « grande réserve de potentiel » des peuples d’Amérique, estime Mgr Carlos Aguiar Retes qui invite à promovoir une "spiritualité de communion".
Mgr Carlos Aguiar Retes, archevêque mexicain de Tlalnepantla, président du Conseil épiscopal latino-américain (C.E.L.A.M.), a donné un rapport sur la situation actuelle de l’Eglise en Amérique, lors de la deuxième congrégation générale du synode des évêques, le 8 octobre 2012.
Le « grand potentiel » de l’Amérique
Le renouveau pastoral en Amérique, en réponse au Concile Vatican II, a « dynamisé la vie intérieure de l’Église », constate l’archevêque : « les agents pastoraux se sont multipliés, la formation à la foi s’est intensifiée, la participation et la communion eucharistique des fidèles à la messe du dimanche se sont accrues, les aspects positifs du renouveau pastoral de l’Église sont nombreux et variés ».
En Amérique, poursuit-il, la religiosité « continue d’être vivante », elle est la « grande réserve potentielle de nos peuples », estime-t-il, citant Jean-Paul II : « l'existence d'une intense piété populaire enracinée dans les diverses nations est une caractéristique particulière de l'Amérique ».
Quand elle est « guidée par la Parole de Dieu », cette religiosité parvient à « disposer le cœur du croyant », qui accepte de « s’intégrer avec plus de conscience à l’Église comme membre d’une communauté de disciples missionnaires ».
La nécessité de la communion ecclésiale
Le fait d’appartenir à une « communauté » et de faire l’expérience de « la communication et de la communion » est très important, souligne Mgr Aguiar Retes, et « la dynamique de communion ecclésiale est très urgente et indispensable dans les villes et les grandes zones urbaines des métropoles ».
En effet, explique-t-il, la vie de l’Église, « exprimée comme communauté de communautés, en communion et unité, permet à chaque chrétien de découvrir qu’au XXI siècle, il est possible de vivre comme disciple du Christ au sein d’une communauté de disciples du Seigneur Jésus et de prendre conscience comme disciple missionnaire de la nécessité urgente de rendre un témoignage crédible et fiable de la foi dans le monde actuel ».
En outre, l’organisation institutionnelle de l’Église à elle seule « ne suffit pas », il faut le « témoignage d’une spiritualité de communion qui soit perceptible dans la vie ecclésiale », ajoute-t-il.
Vie de paroisse et vie de famille
Pour l’archevêque, la nouvelle évangélisation en Amérique « part de la rencontre avec le Christ que l’Église offre aux fidèles chrétiens » et « arrive à la découverte et à l’expérience de la vie passionnée et intéressante du disciple, expression de la spiritualité de communion ».
De cette manière, ajoute-t-il « la vie diocésaine et paroissiale se rapproche de la vie de famille, Église domestique », les deux se « renforçant mutuellement », entre autres en vue de « l’urgence éducative de notre temps ».
Les protagonistes de la nouvelle évangélisation
L’influence de la foi dans la société dépend « en grande partie de l’action des laïcs », qui sont « les protagonistes de la nouvelle évangélisation », déclare Mgr Aguiar Retes par ailleurs.
Pour l’archevêque, la mission spécifique des fidèles laïcs consiste à « transformer les structures temporelles afin que la conduite sociale soit soutenue dans ses valeurs évangéliques ».
Il souligne par conséquent « l’importance de la conscience et de la formation des laïcs en ce qui concerne leur identité et, de manière personnelle et communautaire, l’expression d’un témoignage de vie cohérent avec les convictions de foi dans leurs milieux de vie et de travail ».
Il invite notamment les laïcs à « s’associer et se soutenir », à « dialoguer avec les institutions publiques et privées », à « utiliser les nouvelles technologies de communication et les réseaux sociaux pour faire connaître la vie et la mission de l’Église et pour dialoguer avec le monde ».