Anne Kurian
ROME, mardi 9 octobre 2012 (ZENIT.org) – Mgr Dew a décrit les atouts de l’Océanie pour la nouvelle évangélisation, citant notamment les écoles catholiques, les figures de saints, les nouvelles technologies et le Parvis des Gentils. Il a également précisé les principaux défis du continent.
Mgr John Atcherley Dew, archevêque de Wellington, président de la Fédération des conférences des évêques catholiques d’Océanie (FCBCO), est intervenu lors de la deuxième congrégation générale du synode des évêques, consacrée aux rapports sur la situation de l’Eglise dans les différents continents.
Quatre Conférences épiscopales
Mgr Dew a d’abord présenté les quatre conférences épiscopales qui forment la Fédération des Conférences des évêques catholiques d’Océanie, continent qu’il nomme “les îles d’humanité”, selon le terme du P. Timothy Radcliffe.
La première est la conférence épiscopale du Pacifique (CEPAC), où l’on constate « la vitalité de la jeunesse », qui vit « une recherche sincère et parfois douloureuse de sens et de spiritualité aptes à jeter un pont entre les valeurs de la culture traditionnelle et l’excitation de notre ère technologique à travers un I-pad ou un smart-phone », a expliqué l’archevêque.
La seconde zone, la Nouvelle Zélande est témoin d’une « nouvelle vitalité de la vie catholique », grâce à la « croissance de la diversité ethnique », résultat des migrations, a-t-il poursuivi : ainsi, des populations sont arrivées « avec leur foi et leur spiritualité », notamment des Philippines.
La troisième conférence épiscopale, en Australie, vit un « engagement très fort avec la société à travers l’éducation des adultes et de nouvelles formes d’actions des laïcs dans l’église ». L’Australie est « le pays le plus avancé en ce qui concerne les médias et la technologie » et il est « prêt à partager ses ressources électroniques pour l’évangélisation et la formation éducative et pastorale », par exemple en offrant des « e-conférences » retransmises dans le monde entier, a rapporté Mgr Dew.
Enfin, a-t-il ajouté, la dernière, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Îles Salomon est « leader dans la recherche et l’inculturation pratique de l’Évangile » car « leurs cultures reflètent les valeurs du caractère sacré de la vie humaine et de l’hospitalité de l’Évangile ».
Atouts pour la nouvelle évangélisation
Partout en Océanie, a souligné Mgr Dew, les écoles catholiques « sont bien intégrées à la vie de la paroisse » : il y a vu un « terrain fertile de nouvelle évangélisation », offrant la possibilité de « rapprocher les familles de l’Église ».
En outre, les canonisations et béatifications récentes – sainte Marie de la Croix MacKillop, bienheureux Pierre To Rot de Papouasie-Nouvelle-Guinée, bienheureux Pedro Calunsod de Guam – « feront plus pour la nouvelle évangélisation que nous ne l’imaginons, car ils sont médiatisés et frappent l’imagination des personnes », a fait remarquer l’archevêque.
Par ailleurs, la « nouvelle technologie », notamment en Australie, est un « agent vital de la nouvelle évangélisation », a-t-il poursuivi.
Pour Mgr Dew, le « Parvis des Gentils » est également un « lieu privilégié d’évangélisation » entre les croyants et les non croyants.
Répondre aux défis
La nouvelle évangélisation doit tenir compte des circonstances actuelles : en politique, certains pays d’Océanie sont « encore en train de lutter pour choisir une forme de gouvernement », ce qui cause une « instabilité politique continue » avec quelquefois des « pertes de vies humaines », a rappelé l’archevêque.
Côté environnement, les volcans sont parfois des menaces et certains pays sont « très gravement touchés par les changements climatiques » : en ce sens, « la préoccupation de l’église pour les pauvres et les plus vulnérables devra inclure les besoins spécifiques des potentiels “réfugiés écologiques” », a estimé Mgr Dew.
Dans la société – notamment en Nouvelle-Zélande et Australie – un « laïcisme agressif, et l’incapacité de reconnaître la dignité transcendante de la personne humaine, bloque souvent le dialogue sur des arguments clés bioéthiques et sociaux, tels que l’euthanasie, l’avortement et la définition du mariage », a-t-il ajouté.
Appel à la conversion
Certains pays, comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Îles Salomon, luttent avec des « graves problèmes de justice sociale », tels « un très fort taux de HIV-SIDA, une pauvreté oppressante et de la corruption, des tensions concernant l’accès aux ressources naturelles, une urbanisation trop rapide ».
D’autres pays, comme l’Australie, sont confrontés aux défis de « diminuer l’écart entre riches et pauvres », et de la « promotion de la dignité des indigènes et des chercheurs d’asile ».
Mgr Dew a finalement appelé à la « conversion » pour la nouvelle évangélisation sur le continent, insistant sur la « priorité » qu’est « la formation constante et continue de tous ceux concernés par la mission évangélisatrice de l’Eglise ».
Les chrétiens doivent se réclamer de « la voix prophétique de l’Église », pour « discerner les signes des temps qui appellent une nouvelle évangélisation » et s’engager à « proclamer et à vivre une réponse chrétienne à ces signes du temps », a-t-il conclu.